S’il fait 29 degrés dans la classe vide de madame Nathalie à 7 h 49, combien fera-t-il à 15 h 30, quand 25 élèves y auront passé la journée entière ? « C’est l’enfer », répondent ces jours-ci des enseignants.

En pleine période d’examens du Ministère, la canicule qui frappe la province sévit dans les écoles qui n’ont pas la chance d’avoir un système de climatisation.

C’est d’ailleurs en passe de devenir un classique annuel : sur les réseaux sociaux, les profs rivalisent pour savoir qui aura la température la plus élevée dans sa classe à la fin de la journée. Depuis que Québec a installé des lecteurs de CO2 dans les classes en raison de la pandémie, c’est plus simple. Les appareils affichent la température et le degré d’humidité.

Ainsi, madame Myriam, enceinte de plusieurs mois, a relevé une température de 32 °C, jeudi, dans sa classe. « Fâ chaud », commente-t-elle. Trois degrés de plus, annonce une autre enseignante, photo à l’appui.

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK

Un peu plus de 34 °C : c’est la température qu’il faisait dans une classe du Québec, jeudi.

De l’Abitibi-Témiscamingue à la Beauce, ils sont nombreux à faire part de cette observation et à plaindre leurs élèves. Une enseignante dit que dans sa classe, un enfant a été malade. Une autre explique qu’elle enseigne dans une classe non climatisée à des élèves en fauteuil roulant, dont certains qui portent des couches.

La chaleur est un irritant. Les élèves n’avaient pas de patience et de tolérance. Très pénible en fin de journée.

Commentaire d’un enseignant

« On suffoque », ajoute une autre qui travaille en banlieue de Québec.

Jeudi, c’était jour d’examens du Ministère pour de nombreux élèves. Les finissants du primaire avaient une épreuve en français, tandis que certains en cinquième secondaire planchaient sur un examen d’anglais enrichi.

À Montréal vendredi, il était prévu que le mercure passe la barre des 31 °C. Le précédent record pour un 2 juin a été établi en 1970. Il était de 30 °C.

Au Québec, selon le plus récent Plan québécois des infrastructures déposé par Québec, 62 % des écoles primaires et 65 % des écoles secondaires ont un « indice d’état » de D ou E, c’est-à-dire qu’elles sont en mauvais ou très mauvais état.

Des écoles ferment aux États-Unis

Aux États-Unis, on a pris la décision à certains endroits de fermer les écoles en raison de la chaleur accablante. À Grand Rapids, au Michigan, on a annoncé jeudi que les écoles seraient fermées pour le reste de la semaine en raison d’un mercure qui dépassait 30 degrés.

À Pittsburgh, 18 000 élèves sont passés à l’enseignement en ligne en raison de températures trop élevées dans les classes.

Avec le New York Times