L’Université McGill a dû fermer trois pavillons en raison de la présence d’amiante. Une « situation préoccupante » survenue dans le cadre de travaux de rénovation au campus Macdonald, à Sainte-Anne-de-Bellevue.

L’annonce de la fermeture des pavillons Raymond, Macdonald-Stewart et Barton a été faite tard mardi soir à la communauté universitaire. Ces pavillons hébergent notamment la faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement.

« Des tests (épreuves de contamination par frottis) menés aujourd’hui ont révélé la présence d’amiante sur certaines surfaces du Pavillon Raymond, où des travaux de rénovation sont réalisés. Au cours des prochains jours, on procédera à la réalisation de tests approfondis afin de déceler et d’isoler la source du problème », écrit le directeur de la sécurité publique sur le campus, Pierre Barberie.

D’ici vendredi, les cours seront donnés en ligne. Quant aux activités de recherche, seul le personnel « dont le rôle consiste notamment à prendre soin d’animaux ou à préserver des cultures cellulaires et des plantes vivantes sera autorisé à entrer ».

« Nous sommes conscients qu’il s’agit d’une situation préoccupante. Sachez que nous prenons ce problème très au sérieux. Il existe des normes strictes associées à la réfection de bâtiments où la présence d’amiante a été décelée », écrit M. Barberie.

La saga de l’UdeM

Cet incident n’est pas sans rappeler la saga de l’amiante à l’Université de Montréal (UdeM), où la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a déterminé en 2021 que la mort de deux employés des suites d’un cancer était due à l’exposition à cette matière.

Quelques jours plus tard, l’UdeM avait annoncé qu’elle renonçait à contester cette décision.

Yves Charland, informaticien pendant 20 ans à l’UdeM, dans un pavillon isolé à l’amiante, était mort en novembre 2019, à 73 ans, d’un mésothéliome, une maladie qui peut mettre 20, 30 ou même 40 ans à se développer.

Quelques mois plus tard, la CNESST concluait que la présence d’amiante à l’UdeM et les travaux de désamiantage réalisés au fil des ans étaient responsables de sa mort.

En septembre 2020, une décision semblable était rendue dans le dossier du professeur à la retraite Jean Renaud, mort en 2021 à 74 ans, lui aussi d’un mésothéliome.

Le cancer qui a causé la mort de M. Renaud était d’origine professionnelle, a conclu la CNESST. Il a été provoqué par une exposition à des poussières et des fibres d’amiante durant ses années de travail au pavillon Lionel-Groulx de l’UdeM.

Avec Vincent Larin, La Presse