Bernard Drainville dévoilera jeudi les priorités de son mandat à la tête du ministère de l’Éducation. En visite dans une école mercredi, il s’est dit « surpris » d’apprendre que des élèves en difficulté passaient directement de la 5e année à la 1re secondaire parce qu’ils avaient redoublé une année, et a promis d’y voir.

Chaque année, plus d’un millier de jeunes qui ont connu des difficultés d’apprentissage font ce bond d’une année scolaire parce que la loi prévoit que le primaire doit se terminer en six ans, a révélé La Presse mardi. Or, ce parcours varie selon l’endroit où les élèves habitent au Québec.

« J’ai été très surpris de cette histoire-là. On est en train de faire des recherches, d’abord pour voir si ça se produit souvent, ensuite, comment on va gérer ça », a déclaré M. Drainville. Le ministère de l’Éducation ignore combien d’élèves en difficulté sont ainsi envoyés au secondaire avant d’avoir terminé leur scolarité du primaire.

Le ministre de l’Éducation visitait l’école primaire de l’Archipel, à Léry, en Montérégie. Il était accompagné du premier ministre François Legault, qui découvrait ainsi une école dite de « nouvelle génération ».

« Quand on a commencé le premier mandat [caquiste], j’avais demandé à Jean-François Roberge [alors ministre de l’Éducation] de dessiner un nouveau modèle d’écoles, de belles écoles où il y a plus de lumière, où on utilise le bois, l’aluminium, où on a plus d’espaces communs », a rappelé M. Legault.

La directrice de l’établissement, Joanne Roy, a fait faire le tour du propriétaire aux deux élus caquistes.

Y a-t-il des postes d’orthophoniste et d’orthopédagogue à pourvoir ?, s’est enquis François Legault, avant d’ajouter que « c’est difficile à trouver ».

« Non. Pas ici », a dit la directrice.

« Les gens doivent aimer ça travailler dans une nouvelle école », a poursuivi le premier ministre.

« Les murs, ça n’enseigne pas, a rétorqué Mme Roy. Ce sont les gens qu’il y a dedans et la façon de travailler. Les lieux sont au service de tout ce que les enseignants peuvent ou veulent faire. »

En mêlée de presse plus tard, le premier ministre a ajouté qu’« évidemment, le plus important, c’est le personnel ». « Ce sont les enseignants, mais travailler dans un beau contexte, ça aide », a ajouté M. Legault.

La pénurie « compromet les services »

La directrice générale du centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries constate elle aussi que recruter du personnel est difficile.

« Presque tous nos postes sont pourvus. L’enjeu, ce sont les remplacements et les congés en cours d’année », dit Kathlyn Morel. Plus d’un enseignant sur dix est « novice », dit-elle, c’est-à-dire qu’il a moins de cinq ans d’expérience ou qu’il est non légalement qualifié.

La directrice générale estime que la pénurie de personnel est le premier dossier auquel devrait s’attaquer le ministre Drainville.

Il faut absolument que, collectivement, on s’attaque à cette pénurie, parce que ça compromet les services. On est vraiment inquiets pour la suite des choses pour les services aux élèves.

Kathlyn Morel, directrice générale du centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries

Qui plus est, ce centre de services scolaire accueille en moyenne 650 élèves de plus chaque année.

« Il y a une école sur deux qui manque d’espace. De l’ajout d’espace, de la construction d’écoles, de la rénovation d’écoles, de l’agrandissement de classes, on en a besoin », a déclaré Kathlyn Morel.

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    Nombre d’écoles de nouvelle génération que veut avoir construit Québec d’ici 2029
    source : Gouvernement du Québec