Près de la moitié des étudiants en soins infirmiers ont échoué au dernier examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) qui s’est déroulé en septembre dernier. De futures infirmières, désemparées, peinent à comprendre ce qui s’est passé.

« J’ai étudié environ 40 heures par semaine tout l’été. J’ai échoué à l’examen à 51 %. Mes amies ont aussi échoué à 52 %, 53 % ou 54 %. On est pourtant des filles qui ont bien réussi leur DEC. Je suis en train de faire mon bac et j’ai de très bonnes notes aussi », laisse tomber Amélie Zol au bout du fil. La note de passage de l’examen est de 55 %.

Le taux de réussite de l’examen de septembre pour les candidats qui le passaient pour la première fois a été de 51,4 %, a dévoilé l’OIIQ vendredi. En moyenne, lors des quatre dernières années, le taux de réussite était plutôt de 82 %.

PHOTO FOURNIE PAR AMÉLIE ZOL

Amélie Zol

La jeune femme, qui a fait ses études collégiales au cégep de Sherbrooke et qui étudie actuellement au baccalauréat à l’Université de Sherbrooke tout en travaillant dans un CHSLD, ne s’explique pas la situation. « Je me demande vraiment pourquoi l’examen était aussi difficile », dit-elle.

La pandémie montrée du doigt

Chantal Lemay, directrice à l’admission et au registrariat à l’OIIQ, explique cette baisse par la pandémie. « La cohorte qui s’est présentée à cet examen-là a fait la grande partie de ses études pendant la pandémie », dit-elle, ajoutant que les élèves ont dû jongler avec des cours en ligne et des impacts sur leurs stages.

L’examen, qui comporte 134 questions à choix de réponses, dure une journée entière. Mme Lemay soutient que l’examen de septembre était conçu de la même façon que ceux des dernières années.

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Jeanne Plourde

Jeanne Plourde a échoué à l’examen pour la deuxième fois. Elle a obtenu 54 %, 1 point de moins que la note de passage. « Quand j’ai vu le résultat, je tremblais et je me suis mise à pleurer. Mes colocs essayaient de me réconforter. J’ai revérifié si c’était vraiment mon résultat. Je n’ai jamais autant pleuré », témoigne-t-elle.

Elle déplore que le jugement clinique des étudiants soit évalué par des choix de réponses. « Nous sommes sept heures dans une salle à cocher des choix de réponses qui ne correspondent pas à notre environnement de travail », dit-elle.

Les étudiants qui n’ont pas obtenu la note de passage à l’examen professionnel pourront se représenter en mars. Les candidats peuvent se présenter à l’examen un maximum de trois fois. S’ils échouent, ils devront se réorienter vers un autre métier ou recommencer leurs études.

Vendredi, une pétition circulait sur les réseaux sociaux, afin de baisser la note de passage à 50 %. « Ce qu’on nous apprend à l’école ne ressemble en rien à la façon dont l’examen est bâti. Je crois qu’il serait important de faire une mise au point entre la façon dont on nous enseigne et l’examen de l’ordre des infirmières », a écrit l’organisatrice de la pétition Joelle Girard. En fin de journée, la pétition avait récolté plus de 3000 signatures.