(Québec) Promise en 2020, la réforme du financement des services destinés aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) se concrétisera finalement à la rentrée scolaire de 2023. Les professionnels dans les écoles auront alors moins de paperasse à remplir et pourront donner plus d’heures de services aux enfants, selon le ministère de l’Éducation.

Les orthophonistes, orthopédagogues, psychoéducateurs et autres professionnels dans les écoles se plaignent depuis longtemps de la lourdeur de leurs tâches administratives. Ces tâches, comme « la déclaration des codes de difficulté » des enfants, sont présentement nécessaires pour faire le calcul du financement que reçoit chaque école pour les services destinés aux EHDAA.

En 2020, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge annonçait que certaines procédures administratives seraient éliminées et que le financement des services se ferait sur une base historique, donc en fonction des montants alloués dans le passé. Il promettait une réforme du modèle de financement dans un délai de deux ans. Les professionnels ont toutefois déploré que l’allègement des tâches ne se soit pas vraiment produit.

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Dans une lettre envoyée jeudi aux centres de services scolaires, et que La Presse a obtenue, le sous-ministre de l’Éducation, Alain Sans Cartier, annonce que « le processus de déclaration de codes de difficulté sera définitivement retiré à compter de l’année scolaire 2023-2024, puisque les codes de difficulté ne seront plus utilisés dans le calcul du financement ».

Un nouveau modèle de financement pour les services aux EHDAA sera présenté et testé dans le cadre de projets-pilotes lors de la prochaine année scolaire. Elle entrera en vigueur partout en 2023. Le financement sera désormais basé sur des indicateurs socio-économiques et démographiques, entre autres.

« On estime qu’au moins 375 000 heures de travail seront libérées pour les professionnels du réseau scolaire dès que les allègements aux processus administratifs seront mis en place. Ce temps sera réinvesti pour offrir davantage de services éducatifs complémentaires aux élèves », soutient Alain Sans Cartier.

Pour 2022-2023, « les mesures budgétaires actuelles seront reconduites, assurant ainsi la stabilité du financement ».