Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a opposé mardi une fin de non-recevoir aux commissions scolaires anglophones, qui souhaitaient que Québec offre des exemptions à de jeunes réfugiés ukrainiens pour leur permettre d’aller à l’école en anglais.

La Charte de la langue française prévoit que les enfants doivent fréquenter l’école francophone jusqu’au terme de leurs études secondaires, à moins d’obtenir une exemption.

« René Lévesque et Camille Laurin ont veillé à ce que la Charte de la langue française contienne une clause humanitaire relative à l’éducation dans le système anglophone. Voici une excellente occasion de recourir à une telle disposition », a déclaré Dan Lamoureux, président de l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec, dans un communiqué diffusé mardi.

Les neuf commissions scolaires anglophones observent que bon nombre de ces élèves « qui ont déjà vécu tellement de choses » ont sans doute l’anglais comme langue seconde et exhortent le gouvernement à faire « preuve de compassion ».

Québec a rapidement fermé la porte à cette demande.

[La province a] le mandat d’accueillir [les élèves et elle est] capable de le faire dans les écoles francophones, dans le respect de la Charte de la langue française.

Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation

La loi 101 s’applique « à tous les nouveaux arrivants sans distinction de la langue utilisée dans le pays d’origine », a-t-il ajouté.

Les centres de services scolaires ont l’habitude de recevoir des élèves venus de divers pays, et Jean-François Roberge dit qu’il s’est assuré que ces derniers soient prêts à accueillir des élèves venus d’Ukraine.

« On a tout ce qu’il faut »

« On a des services d’interprète, des services psychosociaux, tout ce qu’il faut pour accueillir ces gens-là comme il faut, les rassurer, et leur permettre de s’intégrer à la société québécoise », a déclaré le ministre.

Québec a fait savoir la semaine dernière qu’il n’y avait « pas de limite » au nombre de réfugiés ukrainiens qui pourraient être accueillis dans la province. Au ministère de l’Éducation, on explique qu’il n’est pas possible, pour l’instant, d’estimer combien de nouveaux élèves les écoles québécoises pourraient accueillir.

« Le Ministère suivra la situation de très près et s’assurera que les élèves ukrainiens bénéficient de tout le soutien nécessaire à leur intégration, comme tous les enfants dont les parents choisissent le Québec comme terre d’accueil », a écrit Bryan St-Louis, porte-parole du ministère de l’Éducation, à La Presse la semaine dernière.