(Montréal) Les grèves se multiplient dans les écoles et les cégeps, après le compte à rebours de « deux à trois semaines » lancé le 2 mai par le premier ministre François Legault pour conclure les négociations avec les syndicats du secteur public.

Jeudi, trois fédérations de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) au niveau collégial débrayaient : celle des enseignants de cégep, celle des employés de soutien de l’enseignement supérieur et celle des professionnels.

De plus, le Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB), affilié à la FTQ, voyait lui aussi des milliers de ses membres, du personnel de soutien, débrayer dans les écoles.

La conférence de presse du premier ministre Legault, le dimanche 2 mai, lorsqu’il a dit se donner deux à trois semaines pour s’entendre avec les syndicats, a été vue comme un ultimatum.

« Ça n’a rien fait dégeler ; au contraire. Ça a plus mobilisé les troupes que jamais, parce que les gens sont à même de comprendre que dans ce qui a été dit, il y a une partie du calcul du gouvernement qui joue avec les chiffres. Les gens sont un peu tannés », a lancé en entrevue Valérie Fontaine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur à la CSQ.

Dans les faits, le gouvernement offre des augmentations de 5 % sur trois ans. Il y ajoute une majoration possible de 1 % si l’inflation dépasse 5 % et si la croissance prévue par le gouvernement est au rendez-vous. De plus, il y ajoute deux montants forfaitaires. Le gouvernement présente son offre comme une hausse de 8 %.

Le mécontentement est similaire au SEPB-FTQ qui exerçait cette semaine la première de ses cinq journées de grève dans le soutien scolaire dans les écoles.

« On a bien l’intention d’utiliser les autres si ça ne bouge pas aux tables de négociations », a prévenu Manon Cholette, présidente de la section locale 579 du SEPB.

« Quand le gouvernement Legault est sorti, on l’a vraiment mal pris ; on a senti du mépris de la part du gouvernement. Il n’en a que pour les enseignants. On ne dit pas ça parce qu’on pense que les enseignants ne font pas du bon boulot ; bien au contraire, on comprend que les enseignants méritent un meilleur salaire. Ils le méritent tous, que ce soit les professionnels ou les enseignants. Mais on pense que nous aussi, on devrait avoir notre part du gâteau », a lancé Mme Cholette.

Alors que le temps presse, depuis que ce compte à rebours a été activé, le gouvernement et les organisations syndicales ont lancé récemment des campagnes de publicité pour convaincre l’opinion publique de la justesse de leur position.

Les conventions collectives qui concernent quelque 550 000 employés de l’État sont échues depuis mars 2020.