(Montréal) Une autre grève s’annonce dans le milieu scolaire, cette fois de la part de 33 000 employés de soutien scolaire syndiqués à la CSQ.

Ces éducatrices en services de garde scolaires, secrétaires d’écoles, concierges, ouvriers spécialisés et techniciennes en éducation spécialisée débraieront durant une journée complète, le 4 mai.

Ils souhaitent ainsi accroître la pression pour faire progresser les négociations avec les employeurs en vue du renouvellement de leur convention collective.

Leur grève aura toutefois un aspect particulier : il n’y aura pas de piquets de grève. Autrement dit : les employés de soutien scolaire seront absents, cette journée-là, mais les élèves et les enseignants pourront se rendre dans les écoles, a expliqué en entrevue vendredi Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec.

« On va briller par notre absence. On veut montrer que sans personnel de soutien scolaire, ça ne peut pas fonctionner », a résumé M. Pronovost.

« On est triste d’en être rendu à devoir tous s’absenter en même temps pour pouvoir faire réaliser à ce gouvernement-là l’importance qu’on a dans le réseau scolaire », a lancé le dirigeant syndical.

« Parce que l’objectif étant de ne pas, surtout pas, retarder les apprentissages académiques des élèves, qui vivent une année particulière. C’est pourquoi on ne fait pas nécessairement de ligne de piquetage. On n’empêche pas les services des enseignants et des professionnels », a-t-il expliqué.

Bien que les avis de grève viennent d’être transmis aux centres de services scolaires francophones et aux commissions scolaires anglophones concernés, M. Pronovost espère pouvoir s’entendre avec les négociateurs patronaux d’ici là. Il se dit prêt à négocier de soir, de nuit et les fins de semaine s’il le faut.

« On a eu 48 rencontres de négociation, qui ont mené à pas ou très peu d’avancées », rapporte le président de la fédération. Et bien que la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, assure que les négociations vont bon train, lui assure du contraire.

« L’objectif, c’est d’éviter la grève le 4 mai. On espère que la lumière va s’allumer au-dessus des tables de négociations », a lancé M. Pronovost.

La précarité d’emploi est le principal point en litige. Plusieurs employés de soutien ont des horaires brisés, matin, midi et soir, ou ne travaillent que quelques heures par semaine, parfois seulement 7 à 10 heures par semaine. Des centres de services scolaires, plutôt que d’embaucher du personnel, préfèrent recourir à la sous-traitance, rapporte M. Pronovost.