(Montréal) Une troisième organisation syndicale, le Syndicat québécois des employés de service, affilié à la FTQ, prévoit déclencher une grève illimitée à compter de jeudi dans les CPE.

Le SQEES prévoit maintenant lui aussi déclencher sa grève illimitée jeudi, en même temps que la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ, si aucune entente n’est conclue d’ici là.

À compter de jeudi, ce serait donc les trois organisations syndicales qui représentent des travailleuses dans les Centres de la petite enfance qui seraient en grève illimitée, puisque les membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN, le sont déjà depuis mercredi dernier.

Des offres « historiques »

Par ailleurs, en entrevue au 98,5 FM, la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, a dit trouver « aberrant » que la FSSS, affiliée à la CSN, en soit rendue à une grève illimitée, alors que Québec a déposé des « offres historiques » d’augmentations de salaire.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Sonia LeBel

La ministre a précisé que les augmentations qu’elle offre atteignent maintenant 18 à 20 % sur trois ans pour les éducatrices et environ 11 % pour les employés de soutien dans les CPE.

Elle a réitéré que son offre signifie 30 $ l’heure au maximum de l’échelle pour les éducatrices, soit au 12e échelon.

Pas tous les syndicats pareils

La ministre a souligné que les demandes des syndicats de la CSQ et de la FTQ étaient plus raisonnables que celles de la CSN, qui sont « au plafond ».

« À part la CSN, on est sur la même piste de danse avec les autres », a conclu la ministre LeBel.

« La CSN maintient sa demande d’avoir des augmentations similaires aux éducatrices » pour les employés de soutien dans les CPE, ce qui n’est pas le cas pour les deux autres organisations syndicales, a affirmé la ministre LeBel.

Contactée après les affirmations de la ministre LeBel, la CSN a nié avoir les mêmes demandes pour les employés de soutien que pour les éducatrices et a nié qu’elle réclame de 18 à 20 % d’augmentations sur trois ans pour ceux-ci. Mais elle n’a pas voulu dire combien elle revendique au juste.

Pas de loi spéciale ni de Legault

La ministre a encore une fois écarté l’idée de déposer une loi spéciale pour mettre fin à la grève illimitée. Une loi spéciale est un « dernier recours absolu », a-t-elle lancé.

Elle a dit croire encore à la possibilité d’une entente avec les organisations syndicales, même après plusieurs mois de négociation. « Je ne peux pas croire qu’on n’y arrivera pas. »

D’ailleurs, encore lundi, la FIPEQ et la FSSS étaient assises à la table de négociation avec les représentants gouvernementaux. Le SQEES négociera de nouveau mercredi.

La ministre a également écarté l’idée que le premier ministre François Legault se mêle maintenant du dossier, comme l’ont demandé dimanche les partis d’opposition et le regroupement des syndicats, lors d’une conférence de presse conjointe.

Elle a expliqué que le premier ministre était déjà au fait des enjeux et qu’elle l’en informait régulièrement.