(Québec) Alexandre Cloutier tranche sans détour qu’« il y a un réel enjeu » avec la liberté universitaire et que le gouvernement « a deux possibilités, pas 50 solutions » s’il veut la valoriser : adopter une loi ou procéder à la publication d’un énoncé gouvernemental.

M. Cloutier clôturait mercredi les audiences publiques de la Commission scientifique et technique indépendante sur la liberté académique dans le milieu universitaire, dont il est président. Au terme de l’exercice, « nous allons trancher [et] donner au gouvernement une orientation sur ce qu’on considère à être privilégié ». Un rapport sera remis d’ici la fin de l’automne, a-t-il promis.

Mais déjà, un consensus se dégage : « la nécessité pour chaque université de se doter d’un comité sur les enjeux et les litiges » entourant la pratique de la liberté universitaire, a expliqué M. Cloutier.

La Commission doit également publier dans les prochaines semaines des données qui ont été compilées grâce à des enquêtes et des sondages menés auprès de la communauté universitaire (autant les professeurs, les chargés de cours que les étudiants). Le but est de dégager un portrait quantitatif des enjeux vécus avec la liberté de l’enseignement.

En février dernier, le premier ministre François Legault a affirmé qu’il voulait envoyer un « signal fort » pour la liberté de l’enseignement et qu’il privilégiait la rédaction d’un énoncé gouvernemental plutôt qu’une loi.

Lors de la création de la commission, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a aussi affirmé qu’elle craignait que des « professeurs s’autocensurent » en raison du climat actuel sur les campus. Dans La Presse mercredi, des chargés de cours témoignaient d’ailleurs de l’autocensure qu’ils appliquaient à leur propre pratique professionnelle, de peur de perdre des contrats.