(Montréal) La pénurie de personnel de soutien dans les écoles s’est aggravée depuis l’an dernier. Elle touche particulièrement les services de garde en milieu scolaire et les techniciennes en éducation spécialisée, affirme le président de la fédération concernée à la CSQ, Éric Pronovost.

À deux semaines de la rentrée scolaire, le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec, rapporte que plusieurs postes restent vacants.

Il cite le cas d’un centre de services scolaire où il manque 73 techniciennes en éducation spécialisée, 126 éducatrices en services de garde et 15 préposés aux élèves handicapés.

Et ce n’est pas un cas unique, assure M. Pronovost. « C’est généralisé », dit celui dont la fédération représente les employés de soutien dans 24 centres de services scolaires et commissions scolaires.

Le dirigeant syndical soutient que la pénurie remonte à 2013, mais qu’elle s’est accentuée avec la pandémie.

Des causes

Il n’y a pas qu’une seule cause, selon lui. D’abord, il y a encore trop de postes à temps partiel, soit de sept ou 10 heures par semaine, sans que les travailleurs se fassent proposer un poste à 35 heures.

Dans d’autres cas, même les postes à temps complet ne trouvent pas preneurs. M. Pronovost l’explique par une pénurie de personnel dans les services de garde, par exemple. « L’année a été très difficile » dans les services de garde à cause de la pandémie, rappelle-t-il. Certains ont quitté le métier, pris une retraite plus tôt que prévu.

Autre cause, qui touche cette fois les techniciennes en éducation spécialisée : celles du milieu scolaire sont sollicitées par le réseau de la santé. « On se concurrence entre réseaux, imaginez ! » lance M. Pronovost.

Le président de la fédération plaide pour une valorisation de ces emplois dans le milieu scolaire. « Les gens ne viennent pas travailler en éducation. On s’est occupé des enseignants ; il faut s’occuper du soutien scolaire » aussi, insiste-t-il.

« La solution se trouve à l’intérieur des murs. Il y a des gens ; il faut juste les valoriser et augmenter ces heures-là, pour qu’ils soient capables de donner les services auxquels les parents et les enfants s’attendent », fait valoir M. Pronovost.