Étudier au Canada coûte cher aux étudiants internationaux, mais «la réputation des universités canadiennes» contribue à faire en sorte qu’aux cycles supérieurs, environ un étudiant sur dix vient de l’étranger, observe un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) déposé mardi. Le volumineux ouvrage «Regards sur l'éducation» analyse les systèmes éducatifs des 36 pays membres de l’organisation -dont le Canada- mais aussi de pays comme la Chine, l’Inde le Brésil.

Ceux qui choisissent d’étudier ailleurs que dans leur pays paient souvent des droits de scolarité plus élevés que les locaux, observe l’OCDE, mais au Canada, l’écart est «particulièrement frappant» puisque ces frais sont «au moins trois fois plus élevés» pour les étudiants étrangers.

«Toutefois, le grand nombre d’étudiants qui viennent au Canada pour étudier semble indiquer que la qualité et la réputation des universités canadiennes éclipse les frais de scolarité élevés qu’ils doivent payer», écrit l’OCDE.

En 2017, il y avait au pays 210 000 étudiants étrangers aux cycles supérieurs, soit 13% de tous les étudiants à ces niveaux. Il s’agit d’un pourcentage nettement supérieur à l’ensemble des pays de l’OCDE (6%). Ces étudiants représentent 11% des étudiants au baccalauréat, 16% à la maitrise et 33% au doctorat. Ils viennent en majorité de la Chine (32%) et de l’Inde (16%). Les Français comptent quant à eux pour 8% des étudiants étrangers au pays.

L’enseignement en manque de recrues

Il n’y a pas qu’au Québec qu’on peine à trouver des enseignants pour remplir les salles de classes. C’est que les effectifs vieillissent, écrit l’organisation.

«Dans la plupart des pays de l’OCDE, le pourcentage d’enseignants en poste dans l’enseignement primaire et secondaire est plus élevé chez les 50 59 ans que chez les 25 34 ans, ce qui peut faire craindre des pénuries d’enseignants à l’avenir», lit-on dans le rapport de 530 pages.

Le Canada semble, pour l’instant, s’en tirer mieux que les autres. Que ce soit au primaire ou au secondaire, les titulaires de classe sont plus jeunes au Canada que la moyenne des pays de l’OCDE. En 2018, un enseignant canadien sur quatre avait plus de 50 ans, une proportion qui grime à 36% dans l’ensemble des pays de l’OCDE.

Des différences de salaires marquées entre les provinces

Le rapport de l’OCDE s’attarde au salaire des enseignants et note que dans les certains pays, comme le Canada, les États-Unis, la Belgique et le Royaume-Uni, les écarts entre différentes régions sont marqués. C’est toutefois au Canada «que le salaire des enseignants en poste dans l’enseignement primaire en début de carrière varie le plus entre les entités infranationales», lit-on.

À titre d’exemple, l’OCDE écrit qu’au Québec, un enseignant du primaire en début de carrière gagne environ 42 500$, tandis qu’aux Territoires du Nord-Ouest, ce salaire est de plus de 76 000$.

À titre de comparaison, en France, un enseignant du primaire en début de carrière gagne 40 603$.

Quant à la composition des classes, on compte en moyenne 21 élèves par classe au primaire dans les pays de l’OCDE, et 23 élèves par classe au premier cycle du secondaire.

À titre comparatif, le ratio maitre-élèves peut aller jusqu’à 26 élèves par classe en 6e année du primaire au Québec. En deuxième année du secondaire, il est d’un maximum de 29 élèves par groupe.

Les femmes moins présentes aux cycles supérieurs

En 2018, les femmes étaient plus nombreuses à avoir obtenu un diplôme d’études supérieures que les hommes au Canada. Chez les femmes âgées de 25 à 34 ans, 70% avaient un tel diplôme, comparativement à 53% des hommes.

Pourtant, note l’OCDE, plus on monte dans les niveaux d’études, moins les femmes sont présentes pour y enseigner. En 2017 au Canada, 75% des enseignants du primaire et du secondaire étaient des femmes tandis que cette proportion baissait à 49% après le secondaire.

Des jeunes sans emploi, ni scolarisés

Finalement, l’Organisation de coopération et de développement économiques rappellent que dans certains pays, plusieurs jeunes adultes ne sont ni à l’école, ni sur le marché du travail. «En Afrique Afrique du Sud, au Brésil, en Colombie, au Costa Rica, en Italie et en Turquie, plus de 25 % des individus âgés de 18 à 24 ans sont dans cette situation», écrit l’OCDE.