Quelque 200 personnes issues du milieu de la petite enfance ont manifesté jeudi contre le projet d'implantation des maternelles 4 ans devant le bureau du premier ministre à Montréal.

La manifestation organisée par la CSN avait aussi pour but de lancer la campagne « 4 ans, c'est pas grand ». Cette campagne dénonce « le développement mur-à-mur des maternelles 4 ans et l'improvisation du gouvernement dans le dossier », explique la représentante du secteur des CPE de la CSN, Louise Labrie.

C'est dans les services éducatifs régis et subventionnés pour les 0 à 5 ans qu'il faut mettre en place les mesures proposées par la CAQ pour les maternelles 4 ans, croit la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Lucie Longchamps.

Il n'y a pas besoin de développer des maternelles 4 ans pour tous les enfants, affirme Louise Labrie. « Actuellement, il y a 80 % des enfants qui ont des services et 20 % qui n'en ont pas. [...] Le besoin est de cibler ce 20 % d'enfants pour demander aux parents s'ils veulent de ce service-là. »

Plusieurs commissions scolaires à l'extérieur du Grand Montréal ont prolongé la période d'inscription pour la maternelle 4 ans, puisqu'il n'y avait pas le minimum de 6 enfants inscrits requis pour la création de classes. Mme Labrie voit dans cette annonce la preuve qu'il n'y a pas une réelle demande des parents.

La CSN a profité du conseil fédéral des CPE qui se déroulait dans un hôtel montréalais pour faire venir en autobus les travailleurs qui y participaient. À eux se sont joints les responsables des services de garde en milieu familial et des supporteurs de la centrale de la CSN, avec drapeaux et crécelles.

Pas de mur-à-mur répond le cabinet

« L'action gouvernementale n'est ni mur-à-mur, ni improvisée », a répondu l'attaché de presse du ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, par courriel. Il souligne que parallèlement aux 250 classes de maternelle 4 ans qui seront ajoutées pour la prochaine rentrée scolaire, « le ministre de la Famille a annoncé sa volonté d'ajouter 13  500 places supplémentaires dans le réseau des CPE, et ce, d'ici 2 ans. »

La volonté du gouvernement est de fournir la meilleure offre de services possibles aux familles pour « assurer la réussite de nos enfants », conclut-il.