Plus d'écoles alternatives, plus de projets particuliers, des écoles qui donnent envie d'« appartenir à une gang » : voilà des exemples de recommandations dont pourra tenir compte la Commission scolaire de Montréal (CSDM) pour changer le visage de ses écoles secondaires.

Au cours des derniers mois, la CSDM a consulté les parents, les élèves, les syndicats et les citoyens afin de savoir ce qu'ils souhaitent pour l'avenir de ces établissements. Survol des idées énoncées qui doivent mener à l'adoption d'un plan définitif en juin.

Abolir le mot « régulier »

Il a tellement été répété que la classe régulière n'avait plus rien de régulier, notamment en raison de l'augmentation du nombre d'élèves ayant des troubles d'apprentissage, que le mot est « considéré [comme] péjoratif », constate la CSDM.

Parmi les propositions que la commission scolaire a reçues figure l'idée de « changer la nomenclature » de ses programmes. Il faudrait donc « proposer des options, concentrations, profils, volets : que chaque jeune puisse mettre en valeur ses acquis et suivre ses intérêts », note le rapport sur la première phase de consultation déposé hier soir au Conseil des commissaires.

Commencer l'école plus tard le matin

Voilà une idée amenée par l'Association des élèves du secondaire de la CSDM, qui a aussi été reprise par plusieurs autres répondants. Les élèves, lit-on dans le rapport, « sont informés des études qui prouvent que ce facteur a une influence positive sur la réussite scolaire ».

La commission scolaire prend acte de ce « constat », sans toutefois le placer dans la liste de ceux dont elle pourra tenir compte dans le cadre de son projet de révision.

Plus de... tout !

Plus de sport, d'art, de science, de nouvelles technologies, d'anglais, de programme d'enseignement international, de plein air, d'entrepreneuriat... et plus d'écoles à pédagogie alternative.

Voilà une autre facette du portrait dressé par ceux qui ont participé à l'une ou l'autre des étapes de la consultation de la CSDM. « Plusieurs parents aimeraient que la CSDM développe des moyens pour stimuler les élèves doués », lit-on également dans ce rapport.

Des écoles de proximité

Un peu plus de 3400 personnes ont répondu au sondage en ligne de la CSDM. De ce nombre, 91 % ont dit être des parents dont les enfants fréquentent une école de la commission scolaire. Questionnés sur la distance à laquelle devrait idéalement être située une école secondaire pour un élève, la plupart ont estimé que 30 minutes de transport étaient la limite acceptable.

Par contre, 89 % des parents dont l'enfant fréquente un projet particulier dans une école secondaire ont affirmé qu'ils changeraient d'école si le même programme était offert plus près de leur domicile.

Favoriser l'inclusion et la mixité

L'Association des élèves du secondaire souhaite que la commission scolaire reconnaisse que la mixité a ses avantages. « Ils ont l'habitude de côtoyer plusieurs profils de jeunes, ils apprécient cette diversité, lit-on dans le rapport.

Au niveau académique, ils considèrent, pour la plupart, que les plus forts devraient soutenir les plus faibles, et au niveau social, que les plus nantis ne devraient pas être regroupés ensemble dans des milieux plus beaux, plus attirants. » Cette recommandation a été reprise par d'autres associations et syndicats, note le rapport.

Mettre fin au financement du privé

Les consultations de la CSDM, faites notamment par des rencontres tenues en soirée et un sondage en ligne, ont donné lieu à d'autres suggestions, « qui nécessiteront une attention de la CSDM, mais à l'extérieur des travaux de cette révision », lit-on dans le rapport.

Ainsi, il a été suggéré de « cesser le financement du privé qui empêche le renforcement nécessaire du public », de mettre fin aux critères d'admission et aux examens pour les programmes particuliers et de porter une attention à « l'amélioration de l'immobilier ». Il a aussi été noté que les ratios par classe sont trop élevés.