Alors qu'elle réclame plus d'investissements pour rénover les écoles vétustes, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) n'a pas dépensé le tiers des fonds que le gouvernement lui a remis à cette fin dans les dernières années.

Selon des données colligées à Québec à partir des rapports financiers de la CSDM, quelque 255 des 764 millions de dollars versés par le gouvernement et destinés à retaper les établissements n'ont pas été dépensés à ce jour.

C'est 33 % de la somme totale. Il s'agit d'une proportion plus grande que dans les autres commissions scolaires francophones à l'extérieur de l'île (20 %).

La CSDM soutient qu'un manque de personnel et une surchauffe du marché de la construction expliquent la situation.

Comme les budgets de rénovation ont connu une augmentation, il a fallu embaucher des chargés de projet et des personnes pour rédiger les appels d'offres, ce qui a retardé les opérations. « L'an dernier, le Ministère a approuvé un plan d'accroissement du personnel pour améliorer notre réalisation de rénovations et dépenser les sommes », souligne la CSDM.

Toujours selon elle, il arrive qu'aucun soumissionnaire ne se manifeste pour certains contrats. Ou encore que des soumissions soient à un montant plus élevé que les estimations. Des appels d'offres doivent parfois être annulés et repris, ce qui a pour effet de reporter les dépenses, indique-t-elle.

Marge de manoeuvre réduite

Selon des documents déposés avec le dernier budget libéral l'année dernière, une part importante des sommes accordées à l'ensemble des commissions scolaires pour rénover les écoles, plus de 1 milliard de dollars, n'était « pas dépensée à ce jour ». Des difficultés dans la planification des travaux seraient en cause, expliquait-on. La Fédération des commissions scolaires du Québec faisait valoir que les travaux ne peuvent être réalisés que l'été, lorsque les élèves ne sont pas en classe, ce qui réduit la marge de manoeuvre des gestionnaires.

Une école sur deux était en mauvais ou très mauvais état, selon des données rendues publiques avec le budget il y a un an. Le déficit de maintien d'actifs pour l'ensemble des commissions scolaires, c'est-à-dire la somme nécessaire pour rénover les écoles vétustes, se chiffrait alors à 3,3 milliards. Il est en constante augmentation malgré les annonces d'investissements des dernières années. Le premier budget caquiste, attendu jeudi, devrait confirmer cette tendance.