Un an et demi après la fermeture de leur école secondaire pour cause de moisissures, les parents dont les enfants fréquentent l’Académie de Roberval demandent à la Commission scolaire de Montréal (CSDM) de rendre des comptes. Ils veulent savoir ce qu’il adviendra de la bâtisse condamnée.

En octobre 2017, des ennuis de santé chez 40 % du personnel de l’école ont mené à une recommandation de la Direction de santé publique de retirer de l’établissement les 500 élèves et les membres du personnel. Ceux-ci sont depuis relogés à l’école secondaire Georges-Vanier, située non loin, dans le quartier Villeray.

Quelques mois après son entrée au secondaire, la fille d’Anabelle Caron a dû, comme ses collègues, changer d’école. La mère ne croit pas qu’elle reverra un jour son ancienne école.

« Est-ce que la CSDM va prendre action ? Pour une construction, il faut faire une demande à Québec et les sommes sont allouées une fois par année. Pour une rénovation, les montants arrivent au compte-gouttes. Combien d’années ça va prendre encore ? », demande Anabelle Caron, également membre du conseil d’établissement. Elle déplore « la lenteur du processus ». « Ça amène des délais qu’on ne verrait pas dans d’autres secteurs », avance-t-elle.

Avec d’autres parents, elle entend marcher ce matin jusqu’à l’ancienne école pour attirer l’attention sur leur situation, notamment sur le fait qu’on ne sait pas encore ce qu’il adviendra de cette bâtisse construite en 1931. Sera-t-elle démolie et reconstruite, rénovée, ou fera-t-on un hybride ?

En juin 2018, une firme d’architecture a été mandatée pour déterminer ce qui pourra être fait avec la bâtisse. En réponse à une demande faite en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, la commission scolaire nous a répondu en février que la « firme qui a obtenu le contrat n’a pas remis de rapport officiel […] » à ce sujet. Hier, la CSDM n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue.

Cinq ans d’attente ?

À la vitesse où vont les choses, le président du conseil d’établissement, Martin Vincent, croit qu’il faudra au minimum cinq ans pour que les élèves puissent réintégrer leur école, peut-être quelques années de plus si les parents ne se font pas entendre. D’où l’importance, souligne-t-il, de « faire du bruit ».

En entrevue avec La Presse en octobre 2017, la présidente de la CSDM avait assuré que la commission scolaire ferait une proposition au ministère de l’Éducation avant la fin de l’année.

En attendant d’être fixés, les élèves devront continuer de cohabiter avec ceux de l’autre école secondaire.

« Il n’y a rien à dire contre l’école Georges-Vanier, ils sont gentils et ils font ce qu’ils peuvent pour nous accommoder, mais ça nous amène des contraintes. L’école [Académie de Roberval] est connue pour son programme de robotique, les élèves sont pris dans un mini-local, ce n’est pas le meilleur pour le développement du plein potentiel des élèves », dit Anabelle Caron.

— Avec William Leclerc, La Presse