Le gouvernement du Québec veut que des élèves francophones de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, dont les écoles sont surpeuplées, aillent suivre leurs cours dans des locaux de la commission scolaire anglophone Lester B. Pearson.

« Il y a en ce moment, dans le réseau anglophone, plusieurs classes qui sont libres. Dès janvier 2019, il y aura des classes qui seront louées » par le réseau francophone, a affirmé le ministre de l'Éducation Jean-François Roberge, lors d'une conférence de presse concernant les universités en région, mardi.

M. Roberge a eu des échanges à ce sujet avec les représentants de deux commissions scolaires de Montréal : Marguerite-Bourgeoys (francophone) et Lester B. Pearson (anglophone). Ils sont ouverts à l'idée, selon lui.

Une porte-parole de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, Gina Guillemette, s'est contentée de confirmer que des « discussions sont en cours » et que « des scénarios sont présentement à l'étude ».

Pour le ministre Roberge, il « n'est pas acceptable d'avoir des écoles bondées [...] où il n'y a plus de locaux pour des services professionnels, où il n'y a plus de cafétéria, où il n'y a plus de local d'informatique, où il n'y a plus de bibliothèque et, 1 km plus loin, une école avec 5, 6, 15, 20 classes de libres ».

UN « SCÉNARIO TEMPORAIRE »

La location de classes est à ses yeux un « scénario temporaire ». « On travaille sur des scénarios aussi pour qu'il y ait des cessions d'immeubles, carrément », a-t-il dit. « Le transfert d'établissements » du réseau anglophone au réseau francophone, « ça sera sans doute la mesure dans laquelle on se dirigera éventuellement ». L'opération sera faite « respectueusement avec les deux réseaux ».

Cette stratégie répondra selon lui au manque d'espace des écoles francophones. Elle permettra entre autres d'ouvrir des classes de maternelle 4 ans, a-t-il souligné.

Un « lent » réinvestissement dans les cégeps et universités

Le ministre Jean-François Roberge a indiqué mardi que les universités et les cégeps auraient droit à un « lent » réinvestissement. Or, les premières chiffrent à 860 millions par année leur sous-financement par rapport au reste du Canada, alors que les seconds réclament 140 millions de plus par année. Le gouvernement Legault est en train de réviser la nouvelle politique de financement des universités présentée par la précédente administration libérale. Selon cette politique, le réinvestissement se chiffre à 197 millions de dollars pour cette année, une hausse de 6 %.  En région, l'UQAC, l'UQAR, l'UQAT, l'UQO et l'UQTR se partageront 7,5 millions afin de « soutenir [leur] rôle de pôle de développement socioéconomique régional ». L'enveloppe réservée à cette fin et éliminée par les libéraux atteignait 15 millions. Par ailleurs, Jean-François Roberge se penche sur l'impact de la déréglementation des droits de scolarité des étudiants étrangers annoncée par les libéraux plus tôt cette année. Les universités francophones sont « lésées » par cette décision, et « on travaille à corriger la situation », a dit le ministre, qui n'a pas l'intention pour autant d'annuler cette déréglementation, une demande historique de l'Université McGill.