Kativik Ilisarniliriniq, la commission scolaire du Grand Nord québécois, demande des renforts au futur gouvernement de François Legault alors qu'une vague de suicides endeuille la région.

L'organisation éclame les fonds nécessaires pour embaucher 21 spécialistes supplémentaires afin d'offrir du soutien à long terme à ses élèves. Selon la directrice générale Harriet Keleutak, il s'agirait d'un moyen d'endiguer la crise actuelle et d'en prévenir d'autres.

« Nous avons besoin d'obtenir plus de ressources, comme des psychoéducateurs, des psychologues, des orthopédagogues et des orthophonistes. Ça aidera nos élèves et nos professeurs, nos travailleurs de première ligne », a-t-elle expliqué.

« Notre demande actuelle est de trois équipes de sept personnes, a ajouté Mme Keleutak. Ils pourraient venir du Sud ou de notre région, dans la mesure du possible. Ça aiderait les élèves à traverser leurs années d'école, permettrait de diagnostiquer les problèmes, le cas échéant, et de dispenser les services essentiels. »

10 SUICIDES EN 10 MOIS

La Presse a rapporté hier que les autorités du Nunavik étaient en alerte après un 10e suicide en 10 mois dans le village de Puvirnituq, qui compte 1800 habitants. Une lettre signée par le président de la commission scolaire vendredi dernier évoquait aussi une « crise profonde » à la grandeur de la région depuis un mois.

Mme Keleutak a indiqué que deux élèves avaient mis fin à leurs jours depuis la rentrée et que la mort d'autres résidants du Nunavik avait aussi eu des impacts majeurs dans les 17 écoles du territoire.

Kativik Ilisarniliriniq a convoqué une réunion à la fin du mois d'octobre afin « de tenter d'identifier les racines des suicides qui se sont produits », a indiqué Mme Keleutak. « Nous devons voir comment mieux travailler localement pour assurer la prestation efficace et systématique des services à la population. »

Après une précédente vague de suicides, en 2015-2016, la commission scolaire avait obtenu les fonds nécessaires à l'ouverture de plusieurs postes de soutien dans les écoles.

Malgré cela, « la situation ne s'améliore pas », a écrit le président de la commission scolaire Robert Watt dans une lettre obtenue par La Presse.