La Commission scolaire de Montréal (CSDM) autorise la création de 200 postes pour la prochaine année scolaire. Même s'il s'agit d'un plan de l'effectif positif - une première en cinq ans -, ces nouvelles ressources demeurent nettement insuffisantes pour réparer les dégâts laissés par les années d'austérité libérale, estiment les syndicats.

« Nos travailleurs sont épuisés. Depuis des années, on nous dit qu'en raison du déséquilibre budgétaire, on ne réussit pas à réembaucher. Là, on atteint l'équilibre budgétaire et pourtant, on est loin des annonces attendues », a affirmé en point de presse le président de l'Association professionnelle du personnel administratif, Michel Picard.

Les cinq syndicats membres de l'Intersyndicale de la Commission scolaire de Montréal ont dénoncé le dépôt du plan de l'effectif 2018-2019 lors de la séance du conseil des commissaires, hier. Selon eux, l'ajout de 200 postes est loin d'être suffisant pour alléger « la surcharge toujours imposée » par l'employeur sur leurs quelque 16 000 membres.

De 400 à 500 postes supplémentaires seraient nécessaires pour desservir l'ensemble de la clientèle de la CSDM, admet d'ailleurs la présidente Catherine Harel Bourdon. « C'est le plus gros ajout depuis cinq ans », se réjouit-elle cependant. « Les ajouts faits au niveau financier [par Québec], qui amènent des postes, ne comblent pas les besoins », dit-elle.

Québec a alloué 7,4 millions à la CSDM pour des « mesures dédiées aux écoles ». Ce « budget décentralisé répond aux choix faits par les milieux » et traduit la volonté des directions d'école, a expliqué la présidente à maintes reprises. Les sommes permettent l'embauche de 70 techniciens en éducation spécialisée et de 11 orthophonistes, entre autres.

DES MÉTIERS LAISSÉS EN PLAN

Reste que plusieurs métiers et professions restent en plan, malgré la création de postes. C'est le cas notamment des bibliothécaires, dont le nombre demeure à 10 pour tout le réseau. Le nombre de psychologues scolaires, quant à lui, recule. Un volet « Le Relais » du service Répit-transit, qui vient en aide à des élèves en difficulté, est aussi aboli.

« Il faudrait combler environ 300 postes d'enseignants-orthopédagogues, de techniciens en éducation spécialisée, d'orthophonistes et de psychologues », a estimé la présidente de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal, Catherine Renaud. Il faut préciser que le plan de l'effectif présenté hier ne comprend pas le nombre d'enseignants.

Parmi les 200 postes créés, on compte également une trentaine d'aides-concierges et quelque 27 emplois dans le secteur administratif. Le plan de l'effectif a été adopté à l'unanimité par les commissaires de la CSDM. Seuls les trois commissaires indépendants ont voté contre. Le conseil a aussi adopté une résolution pour que la CSDM puisse utiliser les sommes réservées pour la tenue d'élections scolaires en 2018, en cas de report. Une somme de 1,5 million, donc, pourrait être affectée « aux services aux élèves ».

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REPORT DE LA DÉCISION SUR LE CENTRE ADMINISTRATIF


Le conseil des commissaires devait avaliser hier la décision de déménager le centre administratif vétuste dans un immeuble ailleurs à Montréal, mais le point a été retiré de l'ordre du jour. Mme Harel Bourdon a refusé d'expliquer les motifs de ce report et de commenter la sortie des trois commissaires indépendants qui réclament l'intervention de la vérificatrice générale du Québec pour faire la lumière dans ce dossier « gardé secret », selon eux.