L'Université de Montréal a accepté ce matin de retirer sa demande d'injonction qui visait à empêcher un syndicat de comparer les membres de la direction aux personnages de la série comique Les Joyeux Naufragés.

Une entente à l'amiable est survenue entre l'université et le syndicat des employés salariés. Elle prévoit la fin de toutes les procédures judiciaires dans cette affaire, selon un communiqué du syndicat.

La Presse révélait cette semaine comment les avocats de l'université se démenaient depuis presque deux ans pour protéger l'image du recteur et des autres membres de la direction de certaines comparaisons jugées peu flatteuses.

L'Université en avait contre les moyens de pression utilisés par le syndicat en 2015 lors des négociations acrimonieuses pour le renouvèlement de la convention collective des étudiants employés dans des projets de recherche, comme assistants techniques ou auxiliaires d'enseignement.

Tracts et faux diplôme

À l'époque, le syndicat avait produit des tracts qui comparaient des membres de la direction à des personnages de la série Les Joyeux Naufragés. Dans les années 1960, cette série américaine mettait en scène des naufragés qui échouent sans cesse à quitter leur île en raison des gaffes du matelot Gilligan.

De faux diplômes en « certification antisyndicale », arborant le logo de l'université, avaient aussi été envoyés aux résidences de représentants de l'université.

L'institution s'était tournée vers la Cour supérieure dans l'espoir qu'elle émette une injonction pour interdire ces « moyens de pression illégaux ». Selon ses avocats, le faux diplôme contrevenait au droit de propriété intellectuelle de l'établissement car il usurpait sans permission son logo et ses armoiries « dans le but manifeste de créer une confusion ».

Procès évité

Quant aux références aux Joyeux naufragés, elles portaient atteinte aux droits fondamentaux des représentants de l'université, qui ont droit au respect de leur image, plaidait-on.

L'Université demandait par ailleurs que chaque membre de l'exécutif syndical présent à l'époque soit condamné à payer 3000 $ en dommages punitifs.

L'affaire devait être entendue par la cour sous peu mais l'entente survenue ce matin évitera finalement un procès.

Dans le cadre de l'entente, le syndicat a exprimé ses regrets aux représentants de l'UdeM dont la vie personnelle a été affectée par ces évènements. 

«Les parties ont aussi convenu de l'importance des droits à la liberté d'expression, à la vie privée, à l'image, à la réputation et à la dignité. Le règlement intervenu prévoit d'ailleurs que les parties s'engagent à ce que toute communication avec les représentants de l'autre partie soit exempte de harcèlement, d'intimidation ou de menace», a expliqué l'université dans un communiqué.

PHOTO TIRÉE DE L'INTERNET

À l'époque, le syndicat avait produit des tracts qui comparaient des membres de la direction à des personnages de la série Les Joyeux Naufragés.