Plus d'un millier d'élèves au secondaire ont, dès samedi, 45 jours pour fabriquer un robot inspiré des jeux vidéo des années 1980-1990 qui pourrait se retrouver dans un concours international à Detroit, à la fin du mois d'avril.

La compétition annuelle, qui est chapeautée l'organisme américain FIRST (Favoriser l'Inspiration et la Reconnaissance des Sciences et de la Technologie), permet à des jeunes de 14 à 18 ans de faire leurs premières armes en ingénierie en construisant des robots complexes qui auront à réaliser des manipulations assez élaborées.

«Ils doivent développer évidemment une stratégie, parce qu'en compétition, ils vont se retrouver avec d'autres robots d'autres écoles, et ils vont essayer de gagner le jeu», a expliqué Martin Regimbald, directeur régional de FIRST au Québec.

Les étudiants sont appuyés par des mentors, qui sont généralement des universitaires, des professeurs, des techniciens ou des ingénieurs.

Cette année, les participants auront à concevoir un robot télécommandé d'une dimension d'environ un mètre par un mètre qui saura se déplacer dans un jeu d'arcade de grandeur nature. Le robot devra s'échapper de ce plateau de jeu en transportant des «cubes de puissance» qu'il devra déposer sur les «bascules» pour se frayer un chemin. Selon la complexité de leurs démarches, ils se feront attribuer des points.

Les participants se voient offrir une trousse de départ pour construire le robot qui est d'une valeur d'environ 20 000 $, ce qui leur permettra de concevoir un modèle de base, a expliqué Martin Regimbald, directeur régional de FIRST Québec. L'équipe pourra ensuite débourser jusqu'à 4000 $ pour compléter la fabrication de sa machine.

Sarah, âgée de 14 ans, tente sa chance pour la première fois et elle dit être inspirée par le thème de cette année.

«C'est un thème d'actualité, tout le monde est sur les jeux vidéo. Il y a plusieurs étapes, alors on peut adapter le jeu à nos capacités. Le but, c'est d'être original, et nous, c'est ça qu'on veut aller chercher», a-t-elle confié.

Kevin, de son côté, est un vétéran: il en est à sa cinquième année et il compte bien poursuivre sur cette lancée à l'avenir.

«Le fait d'apprendre des nouvelles techniques (m'intéresse), des manières de faire, des choses qu'on n'aurait peut-être pas faites avant, connaître la robotique. C'est aussi une opportunité de carrière», a-t-il affirmé.

Andy Chang, un programmeur qui est mentor auprès des jeunes depuis quatre ans, a lui-même eu la piqûre de son métier en participant à ce concours. Au début, il était même mentor à Trois-Rivières, ce qui l'obligeait à faire plus d'une heure de route pour rencontrer ses étudiants chaque semaine.

«Quand j'étais étudiant en 1998, j'ai participé à deux années de robotique, là c'est le temps de redonner», a-t-il déclaré.

Le rôle des mentors est évidemment assez important dans la compétition, puisque les jeunes manquent de connaissances techniques, surtout que les cours de programmation sont bien rares dans les écoles secondaires.

«Face à un problème complexe, souvent les étudiants ont besoin de connaître ce que sont les possibilités, comment on approche un problème comme ça. On est un peu des modèles sur comment se comporter, comment réfléchir, comment décortiquer le problème, et aussi comment travailler en équipe», a-t-il soutenu.

Les élèves ont jusqu'au 20 février pour construire le robot. Le concours régional aura lieu à Montréal du 28 février au 3 mars, puis des équipes se qualifieront pour le championnat mondial, qui se déroulera à Detroit du 25 au 28 avril.