Le financement du nouveau campus Outremont de l'Université de Montréal est bouclé : le premier ministre Justin Trudeau s'est déplacé à Montréal, hier, pour annoncer la contribution de 84 millions de dollars d'Ottawa au projet, auquel les ouvriers s'affairent déjà.

Le complexe, installé sur une ancienne gare de triage en plein coeur de l'île de Montréal, devrait être inauguré en 2019. Il accueillera des activités des facultés des sciences et de génie.

« Ce sera l'un des plus grands centres d'innovation où les chercheurs travailleront ensemble dans des installations de calibre mondial pour trouver des solutions aux problèmes auxquels notre pays et notre monde font face », a assuré le premier ministre du Canada, au cours d'une conférence de presse tenue tout près du site choisi.

Le campus entraînera l'installation de plus de 2000 étudiants et 200 professeurs entre Parc-Extension et Outremont.

Le recteur Guy Breton s'est réjoui de voir le financement de son nouveau projet - récemment baptisé « Mil » - confirmé. « Nous sommes dans une compétition mondiale et nous voulons former une relève de classe mondiale, a-t-il dit. En bâtissant un quartier neuf, un campus neuf, on a la chance de réinventer l'université, de réinventer la ville aussi. »

Québec fournit 145 millions pour le projet, alors que l'Université de Montréal en assume 119 millions.

Le chèque de 84 millions du fédéral constitue le quart d'une enveloppe d'Ottawa destinée aux cégeps et universités du Québec, totalisant 385 millions.

Le reste servira à financer 101 projets de construction ou de rénovation dans 46 établissements d'enseignement partout au Québec : le premier ministre Philippe Couillard a, par exemple, indiqué qu'un projet serait financé au cégep de Saint-Félicien, dans sa propre circonscription.

DES FONDS POUR LES CÉGEPS

Avec ces investissements, Ottawa veut « faire du Canada un pôle d'innovation mondial », a dit M. Trudeau. Ils « témoignent de la confiance que nous avons envers les Canadiens, leur potentiel et leur savoir-faire ».

« Ce n'est pas juste du béton. Non. Ce sont de meilleurs environnements qui donnent de meilleurs soins pour les patients, de meilleurs transferts de connaissance - de meilleurs cours - pour les étudiants, plus de réussite », a fait valoir le premier ministre Philippe Couillard. « Il faut que ces établissements soient innovants et modernes. »

Les investissements toucheront les universités, mais « aussi nos cégeps », a rappelé M. Couillard. « Bien sûr qu'ils n'ont pas la même capacité de récolter des fonds, mais ils sont tout de même admissibles au programme et vont en bénéficier. »

Les deux chefs de gouvernement ont reconnu que ces investissements visaient notamment à combler un important déficit d'infrastructure au Québec et au Canada.

« L'an dernier, pendant la campagne électorale, on a dit qu'au lieu de choisir l'austérité à tout prix, on était prêts à investir dans l'avenir des Canadiens », a dit M. Trudeau, déclenchant une moue amusée de Philippe Couillard. Les deux hommes se sont ensuite entendus sur le fait que les situations budgétaires des deux gouvernements étaient différentes.