Le programme actuel d'histoire au secondaire enseigne aux étudiants de valoriser le multiculturalisme, la diversité et le pluralisme d'une manière risquant d'« enfermer les esprits », de la même manière que le ferait une histoire trop axée sur le nationalisme, a fait valoir l'universitaire Jacques Beauchemin, ayant co-écrit un rapport à l'origine du projet de réforme.

Certains Anglo-Québécois estiment que le nouveau programme fait peu de cas de la contribution des non-francophones à l'histoire de la province.

Selon certains anglophones, ce programme minimise la création de la fédération canadienne et dépeint les Québécois comme un peuple monolithique d'Européens en perpétuels conflits avec le Canada anglais.

Le ministre de l'Éducation ouvre la porte à une éventuelle révision du nouveau programme d'enseignement de l'histoire du Québec et du Canada au secondaire, actuellement « testé » dans quelques écoles. De passage à Montréal vendredi, Sébastien Proulx a indiqué que le nouveau programme, obligatoire, tiendrait compte de toutes les communautés culturelles qui ont fait le Québec.

Le ministre Proulx a indiqué que son gouvernement prendrait bonne note des commentaires des enseignants, des élèves et des groupes d'intérêts au moment de la rédaction de la version finale du cursus.

Des projets pilotes se déroulent dans quelques écoles secondaires et le gouvernement espère que le nouveau programme sera enseigné en septembre dans tout le réseau.

M. Beauchemin a dit croire que le projet de réforme du programme d'histoire essayait de rétablir un équilibre entre la réalité du « pluralisme » et la réalité « nationale ».

« Moi je pense que ce n'est pas une meilleure idée que d'enfermer les esprits dans une valorisation extrême de la diversité et du multiculturalisme, en disant aux enfants: "vous devez être ouvert à la diversité, être des citoyens du monde". Une histoire nationaliste dirait aux enfants qu'ils "doivent être des nationalistes". (...) (Les deux avenues) sont aussi idéologiques l'une que l'autre», a-t-il commenté en entrevue à La Presse Canadienne, vendredi.

M. Proulx a dit ne pas avoir lu en détails le nouveau programme.

«J'ai consulté les grands thèmes, mais le projet pilote est en cours et des consultations et des discussions se tiennent», a souligné le ministre.