Manifestation devant la maison du recteur en janvier, annulation de son allocution le 14 janvier en raison de menaces, tenue d'une grève mardi votée dans certaines associations étudiantes pour coïncider avec la journée portes ouvertes : les tensions reprennent à l'UQAM.

Les grèves et les violences du printemps dernier ont fait mal à cette université, qui a vu ses demandes d'admission chuter, ce qui lui aurait fait perdre quelque 6 millions, selon ses calculs.

C'est dire à quel point la journée portes ouvertes de ce mardi est importante.

Elle se déroulera cependant sur fond de tensions liées cette fois à la grève du Syndicat des étudiants employés de l'UQAM (SÉtuE), qui représente par exemple des auxiliaires d'enseignement et des moniteurs.

Par solidarité avec ce syndicat en grève depuis le 7 décembre, des associations étudiantes - celles des facultés des arts et des sciences de l'éducation, tandis que d'autres restent à confirmer - ont voté pour une journée de grève qui se tiendra précisément mardi.

Annabelle Sirois, porte-parole du SÉtuE, explique en entrevue que le syndicat tiendra pour sa part « une action de visibilité », mardi.

MANIFESTATION DEVANT LA MAISON DU RECTEUR

Le journal étudiant de l'UQAM, Montréal Campus, rapporte que le SÉtuE avait organisé en janvier une manifestation devant la maison du recteur, Robert Proulx.

Le lendemain, évoquant des menaces dont l'origine n'a pas été précisée, l'UQAM annulait l'allocution que devait donner M. Proulx et condamnait les actions de la SÉtuE. 

Mme Sirois ne renie pas la manifestation qui s'est tenue devant le domicile de M. Proulx, « qui avait été décidée par le conseil de grève ». « Nous ne pouvons pas organiser de manifestation sur notre lieu de travail, alors il ne nous reste pas grand-chose, dit Mme Sirois. Nous n'avons cependant pas empiété sur son terrain. »

En entrevue vendredi, Jennifer Desrochers, porte-parole de l'UQAM, a indiqué que malgré les menaces de perturbation, la journée portes ouvertes est maintenue. 

À la fin du mois de janvier, l'UQAM demandait la nomination d'un arbitre pour mettre fin à l'impasse de ses négociations avec le SÉtuE. 

Pour sa part, le SÉtuE accuse l'université de ne pas négocier sérieusement. Le syndicat réclame entre autres plus d'heures de travail, de meilleurs salaires, une reconnaissance de la propriété intellectuelle et une meilleure définition du harcèlement « pour mieux outiller les membres du SÉtuE dans leur milieu de travail ».

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK

Le SÉtuE avait organisé en janvier une manifestation devant la maison du recteur, Robert Proulx.