Des centres de la petite enfance (CPE) sont « prêts à fermer de façon ponctuelle » pour forcer le gouvernement Couillard à renoncer à de nouvelles compressions, a annoncé l'Association québécoise des CPE (AQCPE) sur les réseaux sociaux, hier.

Presque au même moment, Québec a conclu une entente avec une autre association de CPE, le Conseil québécois des services de garde éducatifs à l'enfance (CQSGEE), au sujet de la création d'un « comité de négociation » sur le financement des CPE.

Rappelons que le gouvernement veut supprimer 120 millions de dollars dans le financement des CPE et des garderies privées subventionnées en 2016-2017. C'est 46 millions de plus que les compressions imposées cette année. Pour procéder aux coupes, Québec a soumis aux associations une proposition de réforme du financement qui a soulevé la controverse l'automne dernier. La dernière rencontre entre Québec et les associations du réseau au sujet de cette réforme a abouti à une impasse, le 18 décembre.

«Un gain d'une importance capitale»

Le gouvernement vient de s'entendre avec le CQSGEE pour mettre sur pied un « comité de négociation » coprésidé par le sous-ministre adjoint à la Famille, Jacques Robert, et la directrice générale de cette association, Francine Lessard. Selon cette dernière, il s'agit d'un « gain d'une importance capitale », puisque la ministre Francine Charbonneau refusait jusqu'ici de négocier avec les CPE au sujet de la réforme de leur financement.

Mme Charbonneau ne voulait que « discuter » et « échanger » avec les associations. La négociation pourrait permettre d'éviter une baisse des subventions et de cibler des pistes d'économies consensuelles, estime Francine Lessard.

La plus importante association de CPE, l'AQCPE, ne fait toutefois pas partie du comité de négociation. « Elle est la bienvenue si elle souhaite s'y joindre », a indiqué l'attaché de presse de Mme Charbonneau, Salim Idrissi.

Mais l'AQCPE « n'accorde pas de crédibilité » à ce comité, a indiqué une porte-parole, Marie-Claude Lemieux. L'association dit avoir « épuisé tous les leviers de discussion » avec le gouvernement. Elle demandait pourtant la création d'une table de négociation il y a un mois. Elle lance ces jours-ci une nouvelle campagne de mobilisation. Cette campagne pourrait mener à des journées de fermeture. L'AQCPE consulte ses membres à ce sujet.

En 2013, plus de 200 garderies privées subventionnées avaient fermé leurs portes pendant une journée pour protester contre le gouvernement. Ce moyen de pression leur avait valu des amendes totalisant 800 000 $.