Le ministre de l'Éducation s'est dit peiné, ce matin, par sa récente déclaration «très malhabile» sur les bibliothèques scolaires et reconnait avoir mis son gouvernement dans l'embarras.

Yves Bolduc refuse toutefois de démissionner et promet des instructions claires pour protéger les budgets liés à l'achat de livres dans les écoles.

«Je suis très malheureux de la déclaration que j'ai faite. Ç'a été une déclaration très malhabile», a-t-il dit en entrant au Conseil des ministres. Je le regrette, je m'excuse et je comprends que ça ait créé une grande controverse.»

La semaine dernière, le ministre de l'Éducation avait déclaré dans une entrevue au Devoir que les commissions scolaires pouvaient se tourner vers leurs bibliothèques pour réaliser les économies demandées par Québec. «Il n'y a pas un enfant qui va mourir de ça et qui va s'empêcher de lire, parce qu'il existe déjà des livres [dans les bibliothèques]. J'aime mieux que les commissions scolaires achètent moins de livres», avait-il dit.

Ces mots ne «représentent vraiment pas» sa pensée, a-t-il juré aujourd'hui. M. Bolduc dit être lui-même un grand lecteur qui fréquente beaucoup les librairies et qu'il a été exposé très tôt dans sa vie à l'importance des livres.

Le ministre a admis que sa gaffe avait mis le gouvernement dans l'embarras et s'en est excusé.

«Ça a été difficile pour le gouvernement et ça, je le reconnais, a-t-il jugé. Habituellement je ne suis pas un gars gaffeur. Je suis quelqu'un de très très responsable.»

Pour conclure, il a indiqué qu'il demandera aux commissions scolaires de rétablir les budgets des bibliothèques. «Les livres vont être protégés.»

Mais les commissions scolaires ont rapidement sauté sur l'occasion pour faire valoir leurs revendications. La présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, a défendu ses membres: ils n'ont fait qu'appliquer les compressions convenues avec le ministre, notamment au poste de dépenses des livres, a-t-elle dit. «Nous avons tout simplement fait ce que le ministre et le gouvernement nous ont demandé de faire», a-t-elle dit en point de presse à Québec.

Or, si le ministre veut rétablir le budget des livres, il faudra délier les cordons de la bourse et augmenter le financement des commissions scolaires. «Si le gouvernement veut qu'on réinvestisse dans les livres, nous, on attend son signal de réinvestissement.»

Les commissions scolaires se plaignent d'avoir encaissé des compressions de 800 millions $ depuis 2010.

- Avec La Presse Canadienne