Le gouvernement Couillard cherche à réduire ses dépenses; un comité est notamment en réflexion sur l'avenir des directeurs généraux des commissions scolaires. Pourtant, ceux-ci ne semblent pas inquiets outre mesure: près de 150 d'entre eux tiennent ces jours-ci leur congrès annuel entre deux parties de golf.

«Cela entre dans le 1% prévu pour le perfectionnement des directeurs généraux, c'est la seule occasion qu'ils ont dans l'année», explique Raynald Thibault, directeur de l'Association des directions générales des commissions scolaires.

Les directeurs généraux et directeurs généraux adjoints, 156 personnes, sont invités par leur association à un congrès qui a lieu d'hier à samedi au bucolique Château Montebello, dans l'Outaouais. L'inscription coûte 595$, des frais bien sûr remboursés par les commissions scolaires. À cela s'ajoutent les frais de déplacement, le kilométrage, mais M. Thibault ne veut pas risquer de chiffre global pour le coût de l'activité.

«Bon nombre de nos membres sont nouveaux, les trois quarts ont changé dans les cinq dernières années. La possibilité d'échanger sur les meilleures pratiques une fois par année, c'est loin d'être un luxe. Si on veut regarder nos frais administratifs - en deçà de 5% - , ce n'est pas du côté des commissions scolaires qu'il faut regarder pour réduire les dépenses», résume M. Thibault.

Capteur de rêves, bâtisseur de réussite

L'horaire des trois jours de congrès intitulé Capteur de rêves, bâtisseur de réussite laisse perplexe bien des dirigeants du ministère de l'Éducation. On avait déjà sourcillé à l'époque de la péquiste Marie Malavoy.

La première journée se passe au golf ou à visiter les stands des commanditaires. Le soir, tout le monde se retrouve pour un «coquetel et souper, contes et légendes».

Le lendemain, c'est du costaud: on commence avec une prestation de Boucar Diouf, suivie d'une conférence de Claude Lessard, le président du Conseil supérieur de l'éducation. En après-midi, on participe à un «atelier interactif». À compter de 16h30, on soupe et on profite d'une soirée «libre».

Le vendredi débute sur les chapeaux de roues: on écoute Réjean Parent, ancien président de la CSQ, sur la réussite éducative. Par la suite, avant le repas du midi, on entendra la dragonne Danièle Henkel. En après-midi, ce sera l'assemblée générale - la raison principale de cette réunion - , suivie d'un gala en soirée. Le samedi, en matinée, on sera conscrit au «brunch de clôture».