Le Congrès annuel de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a permis aux quelque 100 délégués présents d'adopter une campagne annuelle pour continuer la défense des services publics et d'accueillir deux nouvelles associations.

Les étudiants présents au congrès, qui se tenait ce week-end à Québec, ont décidé de poursuivre leur mobilisation contre l'austérité. Quelques semaines après l'élection du nouveau gouvernement provincial, les militants souhaitent se pencher sur l'accessibilité et la qualité des services publics «face aux coupures drastiques du gouvernement Couillard».

«Nous voulons parler d'alternatives fiscales pour mieux financer les services publics, et parler de qualité et d'accessibilité à ces services, a déclaré le coporte-parole de l'ASSÉ Justin Arcand en entrevue à La Presse Canadienne.

«Le gouvernement Couillard a annoncé des coupures de 3,7 milliards $, ce n'est pas rien! Ce qui nous préoccupe, c'est qu'on va toucher directement à la question de l'accessibilité et à la qualité des services publics, choses qui ne devraient même pas être remises en question au Québec. La priorité devrait être de maintenir l'accessibilité de ces services publics.»

Pas question, toutefois, de s'allier aux forces de Québec solidaire, dont la vision du redressement des finances publiques passe également par une réforme fiscale et l'exploitation de nouvelles sources de revenus. M. Arcand est cependant clair: en 2015, lors du renouvellement des conventions collectives de bon nombre de fonctionnaires, l'ASSÉ fera cause commune avec les syndicats.

Dans un communiqué publié dimanche en début de soirée, l'association ajoute qu'elle s'opposera à la hausse des frais de scolarité pour les étudiants français et à la «logique de marchandisation de l'éducation».

M. Arcand rappelle par ailleurs la manifestation «importante» contre l'austérité ayant rassemblé 15 000 personnes dans les rues de la métropole le 3 avril, quelques jours seulement avant la défaite électorale du gouvernement Marois.

L'association ne ferme pas la porte à d'autres événements du genre, sans toutefois aller jusqu'à dire qu'elle déclenchera une grève générale, comme en 2012, afin de contester d'éventuelles décisions du gouvernement Couillard en matière d'éducation.

«Jusqu'à maintenant, les associations étudiantes membres de l'ASSÉ ne se sont pas positionnées sur la question, répond le coporte-parole.

«Nous allons évidemment nous assurer, pour mettre de l'avant nos revendications, de faire suffisamment pression, de nous faire entendre. La grève générale est l'aboutissement de plusieurs années de travail. Ce n'est jamais mis de côté, mais ce n'est pas à venir pour l'instant.»

«Nous avons très hâte, en tout cas, de voir le budget libéral.»

De plus, deux associations étudiantes ont joint les rangs de l'ASSÉ. L'association étudiante du Collège de Bois-de-Boulogne (AGEBdeB) et la Fine Arts Student Alliance (FASA) de l'Université Concordia portent à 42 le nombre d'associations membres de celle qui s'est surtout fait connaître sous l'acronyme CLASSE durant la grève étudiante de 2012.

Le congrès a aussi permis d'élire les membres de son comité exécutif et de ses divers comités de travail.

Par ailleurs, un comité de recherche a été mis sur pied ayant pour objectif d'approfondir l'argumentaire sur la question de la gratuité scolaire et d'émettre des recommandations aux associations membres.

L'ASSÉ affirme que le congrès de ce week-end «laisse présager une année prometteuse pour l'organisation».