Malgré les injonctions et les appels pressants de retour en classe, rien n'est encore réglé dans les cégeps et les universités.

Devant la contestation provoquée par son désir de forcer le retour en classe, la direction du cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu a annulé les cours toute la semaine.

Au Collège de Valleyfield, où s'est tenue une assemblée générale extraordinaire pour reprendre le vote de grève, les élèves se sont prononcés par une faible majorité contre le retour en classe.

«Dans ces conditions, on va maintenir la levée des cours. Si c'est la volonté des étudiants, on va la respecter», a indiqué le directeur général du Collège, Guy Laperrière. Le vote doit être repris le 23 avril.

Le temps presse pour sauver le trimestre, selon les directeurs généraux. Vendredi dernier, la Fédération des cégeps a d'ailleurs lancé un appel pressant aux élèves afin qu'ils retournent en classe.

Depuis, seuls les élèves du cégep de Drummondville ont mis fin à leur grève. Hier, en plus du Collège de Valleyfield, le cégep de la Gaspésie et des Îles ainsi que le cégep de Saint-Félicien ont reconduit la grève.

Plus de 170 000 étudiants et élèves sont toujours en grève, dont 83 000 au collégial. «Il est trop tôt pour tirer des conclusions», a toutefois indiqué la porte-parole de la Fédération, Caroline Tessier, au sujet de l'impact de cette sortie.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a par ailleurs gagné sa cause dans l'injonction déposée contre le cégep de Saint-Hyacinthe. Le juge Yves Poirier, de la Cour supérieure du Québec, interdit à l'administration de divulguer les résultats de sa consultation menée auprès des élèves pour un éventuel retour en classe.

Au cégep André-Laurendeau, qui a fait la même chose la semaine dernière, le résultat a été si serré qu'il n'a pas permis de dénouer la crise. La direction tente maintenant de discuter avec l'association étudiante.

«Des avenues sont explorées. On ne peut pas rentrer avec la police», a expliqué le directeur général, Hervé Pilon.

Le retour n'est pas plus facile dans les universités. Les étudiants de l'École nationale d'administration publique, qui avaient voté une journée de grève lors de deux manifestations, ont voté hier pour une grève de trois jours renouvelables, à compter de demain.

À l'Université de Montréal, qui a demandé aux professeurs de donner les cours, peu importe le nombre d'étudiants dans la classe, des perturbations ont marqué la journée. Le déclenchement volontaire de l'alarme d'incendie au pavillon Jean-Brillant a ainsi interrompu un examen.