Les Fédérations étudiantes collégiale et universitaire lancent aujourd'hui une campagne contre la hausse des droits de scolarité décrétée dans le dernier budget provincial. En plus d'organiser une grande manifestation à Montréal, le 10 novembre, et d'envisager une grève générale à l'hiver, les étudiants promettent de s'attaquer directement à la réélection des députés libéraux.

Alors que les rumeurs d'élections provinciales se multiplient, les représentants étudiants ont ciblé une quinzaine de libéraux élus par une marge de moins de 1000 voix afin de les talonner au cours des prochains mois. À moins que le gouvernement Charest ne plie, leur élection sera sérieusement compromise, préviennent les deux principales fédérations étudiantes. « On est prêts à faire des actions politiques. Habituellement, on ne se rend pas là, mais s'il faut se mêler de l'élection provinciale pour s'assurer que les députés libéraux ne soient pas réélus, on va le faire », a assuré Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ.

Les étudiants ne digèrent tout simplement pas la décision du gouvernement Charest de décréter une hausse des droits de scolarité pour les cinq prochaines années. Le dernier budget prévoit que la facture pour les étudiants augmentera de 325 $ par année jusqu'en 2017, passant de 2168 $ à 3793 $.

« C'est évident que si le gouvernement Charest reste campé sur ses positions, on va continuer à augmenter nos moyens de pression et on va aller jusqu'à la grève s'il le faut », a indiqué Léo Bureau-Blouin.

Les étudiants ont bon espoir de faire plier le gouvernement. « On l'a vu dans les dernières années et tout récemment avec le gaz de schiste, ce gouvernement recule lorsqu'il y a pression populaire », a lancé Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.

Et pression il y aura, assurent les étudiants. En plus des députés et ministres libéraux qui se verront talonnés dans leurs sorties publiques, des manifestations sont prévues partout au Québec tout au long de l'automne. La plus importante doit avoir lieu le 10 novembre à Montréal. Un débrayage pourrait également survenir à l'hiver.

La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CRÉPUQ) invite pour sa part les étudiants à bien se renseigner avant de lancer leurs moyens de pression. Selon son directeur général, Daniel Zizian, la hausse des droits correspond à un simple rattrapage rendu nécessaire par des années de gel.

Durant la dernière année scolaire, les étudiants québécois payaient les plus faibles droits de scolarité au pays, selon Statistique Canada. La moyenne canadienne des frais de scolarité est de 5138 $ par année alors que les étudiants ontariens avaient les frais les plus élevés à 6307 $.

Au bureau de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, on s'est refusé à tout commentaire dimanche.