La direction actuelle du collège Notre-Dame se dissocie des accusations d'agressions sexuelles qui auraient été commises dans l'institution au temps où les frères de la Congrégation de Sainte-Croix administraient l'école. Le collège et les frères font l'objet d'une demande en action collective exercée par le père d'un ancien élève qui leur réclame 235 000$ en dommages moraux et compensatoires.

«On parle d'événements qui se sont produits dans les années 70, a indiqué à La Presse le secrétaire général du collège, Vincent Grégoire. La direction actuelle n'était pas là. Le monde du collège Notre-Dame d'aujourd'hui n'est pas celui de cette époque-là.»

 

Le collège ne commentera pas l'autorisation en action collective déposée lundi par le père d'un ancien élève qui y aurait été agressé sexuellement entre les années 1972 et 1976. René Cornellier Sr a appris seulement l'automne dernier que son fils, René Jr , avait dénoncé ses agresseurs en 1993, dans une lettre qu'il avait envoyée à la direction du collège. L'ancien élève est décédé en 1994. Il n'avait jamais parlé à sa famille de ce qu'il avait vécu pendant son adolescence.

C'est le quotidien The Gazette qui, au cours d'une enquête l'automne dernier sur des agressions sexuelles commises par des frères de la Congrégation de Sainte-Croix, a mis la main sur les lettres de René Jr et les a communiquées à la famille.

René Cornellier Sr avait confié son fils au pensionnat des religieux après le décès de son épouse, à la fin des années 60. Estimant sa confiance trahie par les frères de Sainte-Croix, il réclame aujourd'hui 50 000$ en dommages moraux et 25 000$ en dommages punitifs, ainsi que le remboursement intégral des droits de scolarité et de pensionnat payés au collège Notre-Dame pour la durée du séjour de son fils, soit 10 000$.

La succession de son fils réclame quant à elle 100 000$ pour des dommages moraux et 50 000$ en dommages punitifs. La même somme pourrait être réclamée pour les victimes visées par l'action collective, soit les personnes qui ont fréquenté le collège entre 1972 et 2001 «et qui ont subi des sévices sexuels de la part de membres de la Communauté de la Congrégation de Sainte-Croix ainsi que de la part de personnel laïque travaillant pour les intimés».

La famille Cornellier, après des recherches auprès d'anciens élèves, sait qu'il y a eu d'autres victimes. L'avocat de la famille, Me Alain Arsenault, s'attend à ce que d'autres se manifestent depuis que la poursuite est publique. Le supérieur de la Congrégation de Sainte-Croix, le père Jean-Pierre Aumont, n'a pas rappelé La Presse hier.