Tous les maux de l'école sont mis sur le dos de la réforme de l'éducation. Pourtant, seuls 47% des enseignants du primaire «appliquent totalement» le Programme de formation de l'école québécoise (la réforme), selon les directeurs d'école de la CSDM. Ils sont 44% à l'utiliser en partie, 8% un peu et 2% pas du tout, selon le document l'État de la situation. Officiellement, la réforme est obligatoire partout au primaire. Au secondaire, les taux sont encore plus faibles. Cela s'explique: la réforme n'était pas encore appliquée en 4e et 5e secondaires en 2007-2008. Parmi les profs du secondaire, 26% l'appliquent totalement, 36% en partie, 11% un peu et 28% pas du tout. Ces profs sont soutenus par une foule d'intervenants, dont la présence dans les écoles a fluctué. Au secondaire, par exemple, beaucoup de services comme l'infirmière (-13,9% en un an), le psychologue (-13,6%) et le travailleur social (-9,4%) étaient moins disponibles en 2007-2008. Mais ceux offerts par les orthopédagogues («11,8%) et les bénévoles («8%) l'ont été davantage. Fait étonnant, 25% des écoles secondaires (soit huit écoles, contre sept l'année précédente) ont signalé n'avoir aucun parent bénévole. Au primaire, seuls 3,2% (soit quatre écoles) sont dans cette situation.

 

Lien entre violence, drogue et gangs

Heureuse nouvelle, la proportion des directions qui jugent que le climat de violence dans leur école s'est amélioré ou est resté stable (88,3% au primaire et 81,8% au secondaire) est supérieure à l'année précédente. Par contre, les directeurs d'école sont plus nombreux à faire des liens entre la drogue, les gangs et la violence. En 2007- 2008, seuls 15% des directeurs ont dit que la drogue n'était jamais à l'origine des incidents violents dans leur école, contre 25% l'année précédente. Aussi l'an dernier, 39% ont dit que les groupes criminels (gangs) n'étaient jamais la source de la violence, contre 50% un an plus tôt. La proportion d'élèves de la CSDM provenant d'un milieu à faible revenu est importante (42%) mais n'a pas bougé, entre autres parce que les données sont toujours basées sur le recensement de 2001. Le taux d'élèves nés hors Québec (24%) est aussi stable. Un apport croissant d'élèves d'Afrique du Nord est toutefois noté parmi les élèves immigrés. «Dans les autres pays du monde, Haïti, la Chine, la Roumanie et le Pakistan sont les pays de forte émigration «, souligne l'État de la situation.