Des révélations faites par le chef du train qui a causé l'incendie à Lac-Mégantic, l'an passé, laissent croire que de nombreuses failles de sécurité ont précédé la tragédie qui a fait 47 victimes.

Le Journal de Montréal et The Gazette ont obtenu vendredi des documents de la Cour contenant la version des faits de Tom Harding. Il s'agit toutefois seulement des allégations du conducteur du train et elles n'ont toujours pas été prouvées en Cour.

Parmi les révélations troublantes, on apprend que seulement sept freins ont été appliqués, soit deux de moins que ce que prévoit la procédure de la Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA) dans le cas de convois de 72 wagons. En outre, compte tenu de la pente où le train était immobilisé, à Nantes, des experts croient que 15 freins auraient été nécessaires.

On apprend aussi que plusieurs employés disaient s'attendre à une catastrophe en raison du piètre état des équipements de la compagnie. Au cours des dernières années, le personnel de la MMA affecté à l'entretien des équipements est passé de 12 employés à 3.

Enfin, il est également mentionné que la MMA a envoyé un employé non qualifié pour vérifier si le premier incendie avait été éteint et si la locomotive était toujours sécuritaire.

Le mois dernier, M. Harding, de même que le contrôleur ferroviaire Richard Labrie, le contrôleur de l'exploitation Jean Demaître et la compagnie MMA ont été accusés de négligence criminelle ayant causé la mort.