Alors que les forces afghanes et internationales se préparent pour leur offensive majeure cet automne visant à déloger les insurgés talibans de leurs forteresses, le nouveau commandant de la Force opérationnelle interarmées du Canada en Afghanistan croit que les efforts des soldats canadiens, qui se sont battus et qui sont morts pour tenter de gagner ce même territoire, n'ont pas été vains.

Le brigadier-général Dean Milner se dit confiant que cette fois, les soldats des forces de la coalition seront suffisamment nombreux pour gagner la bataille contre les très résistants insurgés.

Selon M. Milner, le Canada a beaucoup misé en Afghanistan. Et il voit d'un bon oeil l'arrivée de nouveaux soldats dans ce pays où il est très difficile de résoudre les conflits.

Pendant quatre ans, le Canada disposait d'un seul contingent constitué d'environ 1000 militaires de première ligne responsables de la province de Kandahar. Aujourd'hui, trois bataillons de l'armée américaine se trouvent dans le seul district de Zhari, en plus des Rangers, des Forces spéciales et des soldats afghans.

Avant l'arrivée de ces renforts, les soldats canadiens étaient parvenus à perturber les activités des insurgés mais ne disposaient pas de ressources suffisantes pour demeurer dans les communautés libérées de Zhari et de Panjwaii. Cela est dû au fait, selon le brigadier-général, que les effectifs de l'OTAN étaient réduits en raison de la guerre en Irak.

Mais l'an dernier, le président américain Barack Obama a décidé de concentrer ses efforts de guerre en Afghanistan. Ainsi, environ 140 000 soldats de la coalition y ont été déployés. Une grande partie d'entre eux sont dans la province de Kandahar, permettant ainsi au Canada de concentrer ses efforts dans les districts de Panjwaii et de Dand, situés au sud-ouest de la ville de Kandahar.

Près de 10 ans après que les talibans ont été chassés du pouvoir, les Afghans attendent toujours une preuve leur permettant de croire que les efforts des forces internationales portent leurs fruits. «De ce que j'ai vu, ce sont des gens très résilients, très endurcis, et je crois qu'ils avaient besoin de voir que les choses se dirigeaient dans la bonne direction, et je pense que nous devons vraiment leur démontrer», a affirmé M. Milner.

Et selon lui, les élections législatives de samedi ainsi que le déploiement des forces étrangères, qui préparent des offensives majeures à Panjwaii et Zhari, représentent une chance de leur prouver. Cela devra être suivi par des efforts pour améliorer la gouvernance dans les districts, dit le brigadier-général, qui affirme que l'on procède présentement à l'embauche de fonctionnaires compétents pour atteindre cet objectif.

Le district de Dand, où le Canada a déployé une stratégie l'an dernier pour déloger les insurgés village par village, représente à cet égard un «district modèle», estime M. Milner.

Et au cours des prochains mois, alors que la mission canadienne en Afghanistan tire à sa fin, le brigadier-général espère que de telles stratégies seront prises en charge par les forces afghanes. «Si nous pouvons transférer cela aux Afghans, nous aurons davantage d'effectifs disponibles pour se diriger ailleurs et améliorer la sécurité et les moyens du gouvernement», a-t-il estimé.