Solution simple, voire «simpliste» pour contrer la collusion, l'Union des municipalités du Québec propose de mettre sur pied un bureau d'évaluation des prix. Cet organisme aurait la tâche de compiler tous les contrats octroyés par les municipalités, permettant des comparaisons entre les prix offerts par les entreprises.

«Ce n'est pas compliqué : s'il y a des écarts, j'ai alors l'information pour me questionner, a expliqué en point de presse Éric Forest, président de l'UMQ et maire de Rimouski. On n'a pas actuellement la capacité de tout contre-vérifier. Les éléments sont déjà là, on est obligés d'envoyer au Ministère tous les contrats qu'on donne.»

M. Forest a fait cette déclaration en prévision des assises de l'UMQ, qui réuniront 1500 élus, experts et intervenants municipaux à Montréal d'ici la fin de la semaine. La demande de bureau d'évaluation des prix est faite depuis 2009 auprès de Québec, précise M. Forest, qui trouve «difficile à expliquer»   qu'elle ne soit pas retenue.

«Mettons que ça se passe lentement. Ça n'implique pourtant aucun débours. Il y a parfois des solutions simples, appliquons-les. Ce sont des fonds publics, c'est toujours le même payeur.»

Impôts fonciers inéquitables

À l'occasion de son assemblée, l'UMQ mettra de l'avant sa demande traditionnelle de sources de financement diversifiées. On souhaiterait obtenir une part de la taxe de vente du Québec pouvant aller jusqu'à 0,75%, qui représenterait 900 millions dans les coffres des municipalités. Ce dossier est l'un des enjeux majeurs actuellement négociés avec Québec dans le cadre de l'Entente fiscale, qui devrait être finalisée d'ici août prochain.

«On est actuellement dans une dynamique de quémandage, où les municipalités sont les créatures de l'État, dit M. Forest. On croit que l'avenir du Québec passe par un partenariat dans le respect.»

L'impôt foncier, d'où provient près du trois quarts des revenus des municipalités, est devenu «inéquitable» puisque le fardeau a été transféré vers le secteur résidentiel, précise-t-il.