Trois semaines après avoir mandaté une enquête sur la construction, le premier ministre Jean Charest a déclaré mardi que la commissaire France Charbonneau est encore en train de s'organiser.

Aucun secrétaire n'a été nommé par le gouvernement pour coordonner les travaux de la commission, mais M. Charest a assuré que Mme Charbonneau bénéficiera de tous les moyens nécessaires, incluant le pouvoir de contraindre les témoins.

Le gouvernement demeure cependant muet sur les budgets et autres ressources qui pourraient avoir été mis à la disposition de Mme Charbonneau, une juge de la Cour supérieure.

Le ministère de la Justice et le Conseil du trésor se sont renvoyés la balle, en début de semaine, pour éviter d'avoir à donner ces informations.

Une porte-parole à la Justice, Joanne Marceau, a cependant affirmé que la commission ne relevant pas de la Loi sur les commissions d'enquête, le gouvernement n'est pas responsable de nommer un secrétaire pour seconder Mme Charbonneau dans son travail administratif.

Le ministre de la Justice Jean-Marc Fournier a refusé de dire, mardi, si Mme Charbonneau avait réclamé les pouvoirs étendus offerts par le gouvernement, se réfugiant derrière la notion d'indépendance de la commission face au gouvernement.

En Chambre, l'opposition péquiste a donné des signes d'impatience, soulignant que rien ne s'est passé depuis trois semaines.

La députée Véronique Hivon a répété que le gouvernement a placé Mme Charbonneau dans une position intenable en la forçant à réclamer au gouvernement ce dont elle a besoin pour travailler.