Le mouvement étudiant ne s'entend pas sur la position à adopter pour l'automne: la CLASSE appelle à poursuivre la grève, alors que les fédérations étudiantes misent sur le scrutin pour annuler la hausse des droits de scolarité.

Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), s'est d'ailleurs dite «surprise» par l'appel de la CLASSE et a ajouté que l'organisation aurait peut-être dû donner l'occasion à ses membres de se réunir avant de lancer un mot d'ordre. «Lorsqu'on prône les débats en assemblées générales, il faudrait laisser la chance aux étudiants de se prononcer», a-t-elle critiqué.

Appel au débrayage

Sans surprise, la plus radicale des associations étudiantes nationales a voté samedi en faveur d'un appel au débrayage.

«C'est un moyen d'action qui a fait ses preuves et qui a réussi à apporter beaucoup d'acquis sociaux», a affirmé la co-porte-parole Jeanne Reynolds, en point de presse. «On s'est dit que oui, c'est toujours pertinent la grève.»

Pourtant, l'accueil réservé à la grève dans les assemblées générales tenues depuis une semaine est plutôt froid. Deux cégeps (Valleyfield et Saint-Jérôme) retourneront en classe cette semaine, alors que la poursuite de la grève a été appuyée par une très mince majorité au cégep de Saint-Laurent. L'établissement est pourtant reconnu comme l'un des plus combatifs au Québec.

Selon la CLASSE, une «majorité importante» des associations membres a appuyé l'idée.

L'appel de l'organisation contre une trêve électorale était prévisible. Depuis une dizaine de jours, l'organisation diffuse des affiches clamant que «le 13 août, la grève continue». Son journal officiel appelait aussi à poursuivre la grève.

Stratégie de la FEUQ

L'organisation dirigée par Martine Desjardins a préféré se tourner vers les urnes pour tenter de bloquer la hausse décrétée par les libéraux de Jean Charest.

Ainsi, la FEUQ a acheté du temps d'antenne afin de diffuser une publicité radio appelant les jeunes à voter. Une capsule vidéo a aussi été réalisée. De plus, l'organisation s'est officiellement positionnée contre les libéraux et les caquistes. «On veut défavoriser l'élection des partis qui proposent une hausse des droits de scolarité», a-t-elle affirmé.