La première moitié de l'année 2012, avec ses manifestations étudiantes quasi quotidiennes, a coûté cher aux contribuables montréalais. En date du 27 juin dernier, les policiers ont réclamé 7,3 millions en heures supplémentaires, selon la plus récente évaluation obtenue par La Presse en vertu de la Loi d'accès à l'information.

À partir du 1er février, les quelque 4400 policiers de Montréal ont consacré en moyenne près de 1000 heures par jour à la contestation de la hausse des droits de scolarité.

Cette dépense n'est cependant pas une surprise pour l'administration Tremblay, qui avait prévu un budget global, pour toute l'année 2012, de dix millions en temps supplémentaire pour ses policiers. Cette projection, faite au 30 avril dernier, c'est le montant minimum qu'entend réclamer Montréal au gouvernement du Québec pour les dépenses engendrées par le conflit étudiant.

À ces millions pourraient s'ajouter d'autres factures substantielles, comme le travail des cols bleus pour remettre en état la voie publique après les manifestations.

Selon les projections financières de la Ville, les revenus tirés des contraventions accusaient en outre un retard de 20,1 millions en date du 30 avril. On hésite cependant à attribuer ce manque à gagner aux manifestations étudiantes. L'an dernier, le bilan indiquait une baisse de revenus de contraventions semblable. Depuis le mois de mai, on demande aux policiers et aux préposés aux stationnements un «redressement» -être plus présents et se montrer plus sévères, en clair- pour récupérer 15 millions supplémentaires.

Plus tôt cette semaine, La Presse a par ailleurs révélé que 48 policiers du SPVM avaient été blessés durant des manifestations entre le 1er février et le 31 mai, toujours selon des documents obtenus en vertu de la Loi d'accès à l'information. 17 de ces policiers avaient été mis en arrêt de travail le temps de se soigner. La manifestation contre le Plan Nord, alors que le premier ministre Jean Charest était au Palais des congrès, a été la plus éprouvante pour les policiers, dix d'entre eux ayant notamment subi des ecchymoses, des lésions diverses et des foulures. Cinq ont été placés en arrêt de travail.

Outre les manifestations étudiantes, la classique manifestation contre la brutalité policière, le 15 mars, a causé des blessures à six policiers.

Du côté de la Sûreté du Québec, on estime que la contestation étudiante aurait coûté au moins 1,5 million, soit 28 000 heures supplémentaires, selon une compilation établie en avril dernier.

-Avec la collaboration de William Leclerc