Pirates et ninjas ont envahi les rues du centre-ville de Montréal jeudi. Les ennemis jurés se sont réunis à la place du Canada en milieu d'après-midi, mais leur rassemblement a été déclaré illégal par les policiers avant même qu'une marche ne se mette en branle. Malgré tout, les manifestants déguisés ont pris la rue et ont offert un spectacle à plusieurs passants.

Selon les organisateurs, les ninjas revendiquaient «le libre port du masque en manifestation afin de pouvoir conserver leur habillement traditionnel.» Les pirates, quant à eux, dénonçaient «les attaques balistiques qui ont fait perdre les yeux de deux camarades.»

«Les pirates et les ninjas se sont des ennemis, mais pour une cause importante, on a décidé de s'unir», explique Alexandre qui portait un costume de ninja. L'étudiant raconte qu'il habite dans un tout petit appartement depuis l'âge de 18 ans et qu'il a lui-même payé son cégep et son université. «Si les droits de scolarité avaient été 82% plus élevés, je n'aurais pas été capable de payer», dit celui qui tente maintenant d'accéder à la maîtrise.

Stéphanie Ledoux, une étudiante en sexologie à l'UQAM, a décidé d'opter pour le déguisement de pirate. «C'est pour rire du gouvernement parce qu'ils sont comme des pirates qui font du sabotage. C'est aussi pour dire qu'on va faire une mutinerie dans le sens qu'on veut faire tomber le gouvernement», a-t-elle affirmé.

Les manifestants avaient prévu prendre deux itinéraires différents. Finalement, ils ont marché tous ensemble vers l'ouest jusque dans la Ville de Westmount. La foule semblait vouloir emprunter la rue de Jean Charest, mais elle était bloquée par une vingtaine de policiers.

Les protestataires ont poursuivi leur marche en adaptant leurs slogans à leurs manifestations déguisées : «c'est pas le capitaine qui va nous faire plier, mutinerie illimitée» ou encore «pirates, ninjas, unis contre le patronat».

La marche s'est terminée au métro Villa-Maria, sans méfait, ni arrestation.