Deux rassemblements distincts ont eu lieu dans les rues de Montréal, mardi soir. En plus de la 15e marche nocturne qui s'est amorcée à la place Émilie-Gamelin, un autre groupe de protestataires «moins pacifiques» s'est réuni à la station de métro Acadie, dans le quartier Parc-Extension.

Environ 150 personnes ont participé à ce deuxième rassemblement. Parmi elles, plusieurs ont dit en avoir assez des «marches de santé» et des «manifestations calmes qui ne mèneront à rien».

«Les gens radicaux ont été mis de côté dans ces manifestations [nocturnes]. Il faut nous écouter. La police nous tabasse depuis trois mois. Ici, ça va être plus une manifestation de protestation», a dit Marc Boulanger, étudiant en cinéma à l'Université de Montréal.

Plusieurs protestataires avaient apporté des lunettes de ski et portaient un foulard pour se cacher une partie du visage.

Frédérick Lépine, organisateur de l'événement, avait envie de marcher dans un autre quartier que le centre-ville. «Je crois que le centre-ville est surreprésenté dans les manifestations. C'est important d'aller dans les quartiers populaires où les gens supportent non seulement le fardeau des hausses de droits de scolarité, mais bien d'autres choses», a expliqué le travailleur social.

Malgré leur message, les membres du petit groupe ont tout de même rejoint leurs pairs qui s'étaient rassemblés à la place Émilie-Gamelin. Les deux clans se sont réunis sur l'avenue du Parc, près de Bernard, et ont poursuivi leur marche ensemble.

«Je trouve ça bien qu'il y ait eu deux marches. Ça mêle la police», a déclaré une manifestante qui était partie de la place Émilie-Gamelin.

La marche a d'ailleurs pris fin à cet endroit vers 23h30.

Aucun méfait et aucune arrestation n'ont marqué les événements.

Perturbations économiques

En matinée, quelques dizaines d'étudiants se sont également massés devant les entrées du Centre de commerce mondial de Montréal.

Le rassemblement a été déclaré illégal après que des protestataires eurent posé des chaînes sur certaines portes de l'immeuble. Les gens se sont rapidement dispersés, sans qu'il y ait d'affrontement ou d'arrestation.

- Avec David Santerre