Alors que prend fin la 12e semaine de grève étudiante, de plus en plus de jeunes Québécois se tournent vers les autres provinces pour s'assurer une place dans une école ouverte et fonctionnelle en septembre prochain.

Déjà, des universités francophones de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick remarquent une hausse du nombre de demandes d'admission et d'information de la part d'élèves d'ici, a appris La Presse.

Seulement à l'Université d'Ottawa, les demandes d'admission de cégépiens québécois ont bondi de 11 %. L'Université de Moncton a pour sa part reçu de nombreux appels d'élèves désirant s'informer des programmes et des dates limites pour envoyer une requête. «Plusieurs ont fait référence à la grève. Nous recevons des inscriptions jusqu'au 31 août, alors on n'a pas encore de chiffres, mais il ne serait pas surprenant qu'il y ait une augmentation de la présence de Québécois», dit la porte-parole du campus Moncton, Thérèse Thériault.

Son collègue au campus d'Edmundston, situé à moins de 20 kilomètres de la frontière, est du même avis. «On n'a pas encore ressenti les secousses, mais il est encore tôt. Si le conflit perdure, on va avoir des retombées», note le responsable des communications. Selon lui, c'est le programme de foresterie, qui se donne seulement à deux universités au Canada, à Edmundston et à l'Université Laval, qui risque d'être parmi les plus demandés.

3000 $ de plus

Pour s'y inscrire, les étudiants devront payer annuellement plus de 3000 $ de plus qu'au Québec si on ne compte pas la hausse annoncée par les libéraux. Même chose ou presque en Ontario, où les droits de scolarité sont deux fois plus élevés que les nôtres, actuellement de 2168 $.

«C'est très dommage comme situation, mais on ne peut pas en vouloir à ces étudiants de désirer s'instruire», note un porte-parole du Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec, Laurent Proulx, dont quelques amis songent sérieusement à faire le saut. «Je m'inquiète qu'ils ne veuillent pas revenir au Québec après», dit le jeune homme derrière la première injonction forçant le retour en classe. «C'est à l'université qu'on se fait un réseau social.»

À la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec, on se fait rassurant. «Selon des données préliminaires que nous ont transmises les universités, rien ne laisse croire qu'il y aura une baisse des inscriptions. Ce n'est pas une préoccupation pour le moment», insiste le PDG, Daniel Zizian. Mentionnons toutefois que les cégépiens ont le droit de déposer des demandes dans plus d'un établissement, dont certaines hors Québec.