Un autre fonctionnaire de Montréal s'est plaint devant la commission Charbonneau des conséquences du manque de personnel à la Ville. Michel Paquette, surveillant de chantier, a indiqué avoir parfois «tourné les coins ronds» en raison de sa surcharge de travail.

Vingtième témoin de la Commission, l'homme de 52 ans travaille depuis 19 ans à la Ville de Montréal. À son embauche, en 1993, Michel Paquette affirme que 13 autres collègues faisaient comme lui la surveillance des chantiers. Mais au moment des défusions, il ne restait plus que lui.

Durant la seule année 2005, il calcule avoir surveillé des chantiers d'une valeur de 22 millions, ce qui équivaut à trois fois une année normale. «C'était très intense. C'était beaucoup de temps supplémentaire, mais il y a des limites à un moment.»

Le travail de Michel Paquette consistait à visiter quotidiennement les chantiers pour prendre en note les imprévus susceptibles d'entraîner des extras. Parfois responsable de trois ou quatre chantiers à la fois, le fonctionnaire a reconnu que «des fois, ça va vite, et on peut tourner les coins ronds au niveau des écrits. On n'a pas le temps de tout écrire».

Michel Paquette a reconnu qu'il a déjà noté des «situations» sans les avoir constatées par lui-même. Il dit toutefois l'avoir fait seulement avec trois entreprises avec qui il avait une bonne relation de confiance, soit Garnier, Bentech et F. Catania.

Le fonctionnaire a également reconnu s'être fait payer des parties de golf et des bouteilles de vin par des entreprises avec qui il travaillait.

Le 1er octobre, l'ex-entrepreneur Lino Zambito a indiqué que Michel Paquette collaborait à l'attribution d'extras bidon. «J'ai fait un ou deux projets avec lui, c'était des petits projets minimes, pas de grosse envergure, mais c'est quelqu'un qui s'organisait pour que les extras, quand il y avait des extras bidon, ça fonctionne.»

Le fonctionnaire à la retraite Gilles Surprenant a indiqué durant son témoignage que Michel Paquette «touchait des montants» des entreprises. Celui-ci n'a toutefois pas été interrogé à ce sujet, hier. Son témoignage se poursuit ce matin. Il sera suivi d'un autre surveillant de chantier, François Thériault, qui aurait empoché l'équivalent de 15% des faux extras autorisés, selon Lino Zambito.