Le drapeau de la section Richelieu de la Légion royale canadienne était en berne, hier, en appui à la garnison de Saint-Jean-sur-Richelieu, en deuil d'un de ses soldats.

«Même si on est à la retraite, on en souffre tous, c'est comme si on avait perdu un des nôtres», a déclaré le président local de la Légion, Pierre Garneau. «Vous savez, on est la légion au Canada située [la plus] près d'une base militaire et où les militaires sont aussi proches de nous.»

Événement inattendu

Gilbert LeRoux, secrétaire de la Légion royale canadienne et ancien commandant d'escadron à Bagotville, souligne que les gens ne s'attendent pas à ce genre d'événement dans un «patelin» comme Saint-Jean-sur-Richelieu. «Mais quand on dit qu'il y a plus de 130 citoyens qui sont sous surveillance de la GRC, il ne faut pas s'étonner de ce genre d'événement. Cela dit, c'est très difficile de combattre un ennemi qui est comme le vent.»

Il ajoute qu'il est très «touché» par la tragédie. «Je suis un militaire à la retraite, mais je donne encore régulièrement de la formation aux jeunes recrues, donc je me sens proche des militaires de la base de Saint-Jean-sur-Richelieu. C'est triste. On ne peut que donner nos condoléances à la famille.»

Des propos insultants

Normand-Guy Goudreau, qui était de passage à la Légion hier après-midi, croit que même si les militaires ont été ciblés parce qu'ils étaient en uniformes, l'homme qui les a happés a agi seul.

«Je suis insulté de la réaction du premier ministre Harper, a-t-il déclaré. De sous-entendre que c'était un attentat terroriste et de relier ça [à l'organisation] État islamique alors que l'enquête policière n'avait même pas encore débuté, j'ai trouvé cela franchement bouleversant.»

Des patrouilleurs en état de choc

Cinq des onze patrouilleurs qui ont participé directement à l'opération entourant l'attentat perpétré par Martin Couture-Rouleau, lundi, sont depuis en arrêt de travail. «Personne n'a été blessé physiquement. Ce sont des chocs post-traumatiques», expliqué le directeur de la police de Saint-Jean-sur-Richelieu, Serge Boulerice. Hier, la moitié de l'équipe de lundi était de retour en poste.

- Gabrielle Duchaine