Le premier ministre Philippe Couillard et le maire de Québec Régis Labeaume ont jugé opportun pour le Carnaval de Québec de maintenir ses activités dans la foulée de l'attentat qui a fait six morts dimanche soir.

La programmation de cet événement annuel se déroule tel que prévu depuis le début de la semaine, malgré la tuerie au Centre culturel islamique de Québec.

Le second défilé du Carnaval doit avoir lieu samedi soir. Il se déroulera donc deux jours après les funérailles de trois victimes de la tuerie à Montréal, et possiblement le même jour que celles des trois autres à Québec.

M. Couillard, qui prenait la parole devant des gens d'affaires, s'est dit à l'aise avec la poursuite des activités de cette fête hivernale.

« La vie continue à Québec, a-t-il résumé. On est marqués par le deuil et on va l'être pour longtemps. Mais la vie économique et sociale de la capitale doit se poursuivre. Et quoi de plus spécifique que notre merveilleux Carnaval. »

La ministre du Tourisme, Julie Boulet, a abondé dans le même sens. À ses yeux, la tragédie de dimanche soir est un « cas isolé » et il ne doit pas servir de prétexte pour interrompre le Carnaval.

« Il faut démontrer qu'on n'est pas ralentis par ces événements qui sont épouvantables », a dit Mme Boulet.

Le maire Labeaume dit avoir discuté de la poursuite des activités du Carnaval avec les leaders de la communauté musulmane au cours des derniers jours. Ils s'y sont dits favorables, a assuré le maire.

Du reste, a dit le maire, la population saura faire la part des choses au sujet de la fête hivernale, elle qui s'est massivement mobilisée lundi soir pour témoigner son appui aux victimes.

« Ils savent que, d'une part, on vit une tragédie, a dit le maire. Ils ont transmis beaucoup d'amour et d'affection à la communauté musulmane. »

Mohamed Labidi, vice-président du Centre culturel islamique de Québec, a dit ne pas avoir discuté de la question avec les autorités municipales. Mais il ne s'est pas formalisé de la tenue de la parade du Carnaval lorsque joint par La Presse.

« C'est eux qui vont décider, a-t-il dit. Moi, personnellement, ça ne nous concerne pas. »

La direction du Carnaval a songé à modifier sa programmation après la tuerie au Centre communautaire islamique de Québec, a indiqué la directrice générale du Carnaval, Mélanie Raymond.

Elle a finalement été décidé de ne pas le faire : aucun « événement majeur » n'était prévu en début de semaine.

« L'objectif derrière ce type d'attentat, c'est que les gens s'isolent, a expliqué Mme Raymond. Et ce qu'on souhaite avec le Carnaval, c'est d'offrir une opportunité aux gens de se rassembler et de trouver un peu de réconfort et de mettre un peu de couleur en ces journées sombres. »