Parce que la COVID-19 est très présente dans leurs murs et que bon nombre de leurs employés en sont eux-mêmes atteints, trois hôpitaux de l’est de Montréal, Maisonneuve-Rosemont, Santa Cabrini et l’Institut universitaire de santé mentale, imposent désormais le port du masque N95 à tous les visiteurs dans leurs unités de soins. Dans ces établissements, un seul visiteur par patient est désormais autorisé.

« L’unité de soins devra remettre un masque N95 1870+ à la personne considérée comme le visiteur et lui enseigner comment l’utiliser, peut-on lire dans une note de service datée du 18 juillet. Le masque N95 devra être porté en tout temps en couvrant le nez et la bouche. »

Au surplus, ces hôpitaux sont invités à « encourager le visiteur à couper sa barbe » le cas échéant.

Pour les patients en fin de vie, jusqu’à quatre personnes en 24 heures sont acceptées.

Christian Merciari, conseiller aux relations médias du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, indique que ces décisions ont été prises en raison d’« une forte augmentation du nombre de cas positifs à la COVID-19 dans nos installations ».

S’il n’avait pas de chiffres précis sous la main à nous transmettre, Christian Merciari indique que cette hausse « est observée autant chez les travailleurs de la santé que chez les usagers ».

Dans les unités de soins, pendant tout le quart de travail, le masque N95 est aussi de rigueur chez les employés, en tout temps.

« Cela s’applique à tous les travailleurs de la santé, médecins [et] autres professionnels œuvrant dans une unité de soins. »

Pour les autres secteurs — les cliniques externes, notamment —, c’est le port du masque d’intervention (masque chirurgical) qui est imposé.

L’immunologiste André Veillette, de l’Institut de recherches cliniques de Montréal, salue la décision de ces hôpitaux de l’est de Montréal.

C’est une bonne idée. Les masques chirurgicaux [qu’on utilise habituellement] sont nettement moins efficaces. Les masques N95 (ou les masques de ce type) devraient être le standard quand on parle de masques.

André Veillette, immunologiste affilié à l’Institut de recherches cliniques de Montréal

« [Les N95] sont efficaces, confortables et de plus en plus disponibles, en plus de ne pas être trop chers », soutient l’immunologiste.

Depuis mai 2022, le port du masque n’est plus obligatoire dans les lieux publics du Québec, sauf dans les établissements de santé. Mais dans la grande majorité des hôpitaux, c’est toujours le simple masque d’intervention qui est obligatoire.

En conférence de presse jeudi, tant la Santé publique que le premier ministre François Legault ont exclu pour l’instant d’imposer le port du masque au Québec dans les lieux publics. Le DLuc Boileau, directeur national de santé publique, le recommande tout de même lors des grands rassemblements, y compris à l’extérieur comme lors de festivals.

Des décisions prises localement

Les consignes qui divergent d’un hôpital à l’autre témoignent que les autorités sanitaires locales prennent elles-mêmes leurs décisions sans que la Santé publique ou le gouvernement leur dicte des règles à suivre à la lettre.

À pareille date l’an dernier, alors que la COVID-19 donnait en bonne partie un répit aux Québécois, les règles divergeaient déjà d’un hôpital à l’autre.

Le CHUM avait tout de même fini par être rappelé à l’ordre par le ministère de la Santé et des Services sociaux parce que ses urgences n’étaient pas accessibles aux proches aidants et qu’une preuve de double vaccination était exigée des visiteurs.

En ce mois de juillet, au CHUM, on limite le nombre de visiteurs à deux par période de 24 heures dans les unités de soins (avec des règles spécifiques dans les départements où se trouvent des patients immunodéprimés). Le CUSM, lui, autorise jusqu’à deux « proches aidants/visiteurs » à la fois.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a bien émis des « consignes pour les visiteurs dans les centres hospitaliers en contexte de COVID-19 », mais elles apparaissent davantage comme des énoncés de principe que comme des lignes directrices.

La présence des proches est valorisée. L’accompagnement lors d’un épisode de soins contribue positivement au rétablissement de la personne.

Extrait des consignes pour les visiteurs du ministère de la Santé et des Services sociaux

« Tous peuvent visiter la personne hospitalisée (ou en observation) à plus d’une reprise au cours de la même journée. Ils peuvent déterminer eux-mêmes le moment et la durée de la visite et ce, que la salle d’urgence ou l’unité de soins soit en éclosion ou pas », peut-on aussi lire.

« Les consignes générales de l’établissement en matière de visites doivent être respectées en tout temps et des consignes plus restrictives peuvent être en vigueur pour assurer la protection des patients plus vulnérables (par exemple, les patients immunosupprimés). »