Bien que la hausse des cas de COVID-19 semble ralentir au Québec, la transmission est encore en croissance dans plusieurs régions, a prévenu jeudi la Santé publique. Québec plaide pour un meilleur respect de « l’étiquette respiratoire », alors que le très transmissible variant BA.5 est maintenant devenu prédominant dans la province.

« On voit que la croissance des cas tend à se stabiliser. Mais ici comme ailleurs, la situation varie selon les régions. […] Notre objectif est de diminuer le plus possible la transmission avant le début de l’automne, au moment où on sait qu’on entre à l’intérieur et qu’on augmente les risques », a indiqué jeudi la conseillère médicale stratégique au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), la Dre Marie-France Raynault.

Elle a soutenu que les infections à la COVID-19 sont encore en croissance dans « plusieurs régions », dont le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Mauricie – Centre-du-Québec, l’Estrie, les Laurentides, la Capitale-Nationale ou encore Chaudière-Appalaches.

La situation est toutefois beaucoup plus « stable » dans les régions de Montréal, de Laval, de l’Outaouais, de Lanaudière, de la Montérégie, ou encore dans les Terres-cries-de-la-Baie-James et le Nunavik. L’Abitibi-Témiscamingue, elle, semble « en légère décroissance », a dit Mme Raynault. « Dans les régions plus en croissance, les gens devraient appliquer un peu plus de mesures, parce que la situation n’est pas sous contrôle », a-t-elle insisté.

Vivre avec le virus, c’est vivre normalement, mais prendre des précautions de base qui ont un effet sur la transmission.

La Dre Marie-France Raynault

Cela dit, la transmission communautaire demeure « très forte » partout, même en Abitibi-Témiscamingue, a-t-elle poursuivi, en indiquant que le variant BA.5 – qui représentait environ 43 % des cas au Québec à la fin juin – « demeure extrêmement contagieux ». « Probablement qu’au jour d’aujourd’hui, il est prédominant au Québec comme dans plusieurs autres juridictions. C’est le cas en Europe », a noté la responsable. Ce sous-variant d’Omicron représente désormais les deux tiers des cas aux États-Unis.

Mme Raynault appelle les Québécois à respecter les consignes de base, en particulier l’isolement de cinq jours en cas de symptômes, suivi d’une période de cinq jours de vigilance, en portant le masque lors de toutes sorties extérieures. « Il y a beaucoup de gens qui continuent d’aller au travail ou de voir des amis même avec des symptômes », a dénoncé la médecin.

Sous contrôle dans le réseau

Heureusement, l’impact sur le réseau de la santé est sous contrôle, selon Mme Raynault, pour qui les hospitalisations continueront d’augmenter pendant un certain temps encore, car il y a toujours un délai entre la baisse des cas et la diminution des hospitalisations. « Les personnes hospitalisées en soins intensifs sont en moindre proportion. C’est une bonne nouvelle. Ça démontre que la vaccination fonctionne pour prévenir les complications graves », a-t-elle encore insisté, en rappelant que plus de la moitié des personnes sont admises à l’hôpital pour une autre raison que la COVID-19.

Mercredi, dans de nouvelles modélisations, l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) a dit s’attendre dans les deux prochaines semaines à une « stabilisation du nombre de nouvelles hospitalisations ». Le nombre d’entrées à l’hôpital en lien avec le virus atteindrait « environ 160 par jour ».

Les résultats des tests par PCR par tranche d’âge laissent en effet présager que la 7vague pourrait bientôt plafonner. Les cas semblent avoir atteint leur sommet chez les Québécois de moins de 60 ans. Par contre, la tendance est toujours nettement en hausse chez les 60 ans et plus, plus vulnérables et donc plus à risque d’être hospitalisés. La Santé publique fera le point ce jeudi sur la situation de la COVID-19.

Jeudi, le bilan COVID a toutefois continué à s’alourdir. Le Québec a rapporté une hausse de 93 hospitalisations, 18 décès supplémentaires ainsi que 2457 infections supplémentaires.

Qu’est-ce que l’étiquette respiratoire que la Santé publique recommande d’appliquer ?

  1. S’abstenir de sortir en cas de symptômes de la COVID-19 ;
  2. Porter un masque si on doit absolument sortir avec des symptômes, ou lors de grands rassemblements, voire dans le transport collectif ;
  3. S’isoler cinq jours en cas de symptômes, puis demeurer vigilants pendant encore cinq jours, en portant un masque par exemple ;
  4. Se laver les mains fréquemment, et pratiquer lorsque possible la distanciation physique de deux mètres ;
  5. Se faire vacciner avec une dose de rappel dès que cela est possible, soit au moins trois mois après la dernière dose.

Avec La Presse Canadienne