Les personnes qui ont été en contact avec la COVID-19 et qui n’ont pas de symptômes de la maladie n’auront plus à s’isoler au Québec à partir de samedi, au moment où l’essentiel des mesures sanitaires sera levé dans la province.

« Dans le nouveau contexte qu’on connaît, on est à l’aise avec le fait que ces personnes puissent vivre un isolement modifié », a annoncé le directeur de national de santé publique, le DLuc Boileau, en conférence de presse jeudi. Ainsi, à partir de samedi, un cas contact qui n’a pas développé de symptômes ne sera plus forcé à rester chez soi, mais plutôt à prendre des mesures « pour protéger les autres durant 10 jours ».

Selon le DBoileau, les « cas contacts », qui devaient jusqu’ici s’isoler pendant cinq jours, pourront ainsi appliquer une approche d’autosurveillance. Il leur recommande de porter un masque lors d’interactions, en « évitant les sorties » où il est possible de retirer son masque, dont les restaurants et les bars, pour « protéger les autres personnes, en particulier les plus à risque ».

« Bien sûr, si on développe la maladie, on arrête, on s’en va chez nous et on se protège. Et on vit notre maladie », a toutefois prévenu M. Boileau.

Ce dernier affirme que l’isolement pour ces personnes n’est pas « terminé », mais plutôt « modifié », afin de « vaquer à leurs activités comme elles le peuvent, mais en étant toujours très, très prudent ». « Au lieu de rester isolés à domicile, on peut aller faire son marché, se promener bien sûr, faire des activités, mais être très prudents, puisque nous avons un risque de développer la maladie. Il faut que ces personnes-là restent conscientes qu’elles peuvent porter le virus », a-t-il insisté.

Vers un retour « à peu près normal »

Le tout survient alors que Québec lèvera samedi une série d’allégements, deux jours plus tôt que prévu. Dès samedi, les lieux publics pourront passer à 100 % de capacité. Il n’y aura plus de limite de capacité par table dans les restaurants et les bars. Ceux-ci pourront aussi revenir à un horaire normal, et cesser de tenir un registre des visiteurs. La danse et le karaoké seront à nouveau permis, et il n’y aura plus de limites quant au nombre de participants dans une salle louée. Le passeport vaccinal sera enfin totalement levé.

« De meilleurs jours s’en viennent pour nous tous au Québec. […] Dans le système de santé et surtout au niveau hospitalier, la situation s’améliore encore. On est à moins de 1200 lits. Cela dit, c’est énorme, ça reste encore beaucoup », a soulevé le DBoileau, en rappelant aussi que les hospitalisations pour d’autres raisons « augmentent » chez les patients atteints de la COVID-19. Environ 50 % des patients atteints de la COVID-19 entrent présentement à l’hôpital pour une autre raison, selon les données actualisées de la Santé publique. Aux soins intensifs, ce chiffre est de 30 %.

Pour le DBoileau, le retour à une vie « à peu près normale » ne veut donc pas dire « que le paysage maintenant est complètement nettoyé d’Omicron ». « L’infection perdure, et on a toujours des indices qu’il y a des milliers de cas par jours », a-t-il martelé, en révélant qu’à ce jour, la sous-lignée d’Omicron, le variant BA.2, représenterait au-dessus de 10 % des nouveaux cas de COVID-19.

Certaines mesures demeureront tout de même, dont le port du masque qui reste obligatoire dans les lieux publics, et ce, jusqu’à la mi-avril « au plus tard ». Pour l’heure, la Santé publique dit n’avoir « pas suffisamment de données » pour recommander le retrait du port du masque définitivement. Cette recommandation surviendra « au plus tôt » à la fin du mois de mars, a affirmé le DBoileau.

Les autorités ont aussi confirmé jeudi que les élèves qui terminent leur 5secondaire cette année pourront renouer avec leurs bals de finissants. « L’an dernier, les bals n’ont pas donné lieu à des éclosions particulières, alors on a bien confiance. Pour plusieurs étudiants, c’est une raison de réjouissance et ils en ont bien besoin », a dit la conseillère à la Direction générale de la santé publique, la Dre Marie-France Raynault.

Cette dernière a aussi révélé que tous les députés de l’Assemblée nationale pourront revenir en chambre dès le 15 mars. Le masque demeurera obligatoire, sauf lors d’une prise de parole. Côté dépistage, Québec entend par ailleurs utiliser l’analyse des eaux usées à partir de cet été, « pour voir s’il y a une résurgence de la pandémie », au moment où la transmission communautaire pourrait être « moindre ».