(Ottawa) Le Canada reporte 11 chargements d’avions de tests rapides qui devaient être livrés via des avions-cargos russes.

Un avion-cargo russe a livré avec succès une cargaison de tests au Canada dimanche matin à l’aéroport international Pearson de Toronto.

Quelques heures plus tard, le ministre des Transports, Omar Alghabra, a annoncé que le Canada fermait son espace aérien à tous les avions russes, avec effet immédiat, en réponse à l’invasion non provoquée de l’Ukraine par la Russie, et que cet avion restera cloué au sol à Toronto.

Onze autres cargaisons de tests rapides devaient être livrées ce mois-ci sur des avions russes, mais ont toutes été annulées.

Un porte-parole de la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Filomena Tassi, a indiqué que la plupart des cargaisons avaient déjà trouvé de nouveaux avions. Cependant, les avions russes peuvent généralement en transporter plus de chargement et un petit nombre de livraisons n’a pas encore trouvé de place dans un avion-cargo pouvant atterrir au Canada.

Depuis le 1er janvier, 300 millions de tests rapides ont été livrés au gouvernement fédéral, qui les achète principalement pour le compte des gouvernements provinciaux.

La législation visant à approuver un financement de 2,5 milliards à Santé Canada pour acheter et distribuer les tests a reçu la sanction royale vendredi. Cela s’ajoutait aux 1,7 milliard approuvés lors de la mise à jour budgétaire de l’automne, également pour les tests rapides.

Immunité contre Omicron élevée

L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a déclaré lors de son briefing hebdomadaire vendredi que l’accès plus facile aux tests rapides aidera le Canada en cas de nouvelle vague de COVID-19.

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L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, Dre Theresa Tam

Au début de la vague Omicron, l’accès aux tests rapides est devenu un énorme problème, car les taux d’infection ont grimpé en flèche et les systèmes de santé publique ne pouvaient pas répondre à la demande de tests PCR en personne.

Cette demande a maintenant chuté avec les taux d’infection, et Mme Tam a déclaré qu’après des mois de taux d’infection élevés d’Omicron et de forte vaccination au Canada, il existe des niveaux élevés d’immunité contre le variant à travers le pays.

En raison des limitations des tests, il n’y a pas encore de bonnes données sur le nombre de personnes qui ont été infectées par Omicron, a-t-elle déclaré. Depuis qu’Omicron est devenu le variant dominant au Canada à la mi-décembre, 1,3 million de cas ont été confirmés, mais seule une petite fraction des infections est maintenant enregistrée.

Le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, le Dr Kieran Moore, a déclaré cette semaine que le nombre réel dans sa province était probablement 10 fois supérieur au chiffre rapporté.

« Je pense que si c’est Omicron qui circule le mois prochain, nous avons un très bon niveau de protection dans la communauté, en particulier avec les doses de rappel protégeant contre les conséquences graves, a expliqué la Dre Tam. Mais s’il existe un variant très différent d’Omicron, alors c’est une autre histoire et nous devrons réévaluer le risque de tout variant échappant au vaccin. »

La Dre Tam a déclaré que même si un tel variant arrive, il existe plus d’options de traitement contre la COVID-19, y compris le médicament antiviral Paxlovid récemment approuvé de Pfizer, ainsi qu’un meilleur accès aux tests rapides, une meilleure compréhension de la transmission du virus, les avantages d’une bonne ventilation et un accès facile aux masques.

Elle a déclaré qu’avec toutes ces mesures « nous devons pouvoir entrer dans la saison d’automne et d’hiver, ou même la prochaine vague si elle devait intervenir, avec beaucoup plus de capacité à réagir sans des restrictions vraiment sévères. C’est le but. »

Elle a exhorté les systèmes de santé à prendre le temps dont ils disposent maintenant pour investir afin que, si une autre vague arrive, il ne soit pas nécessaire de recourir à des fermetures drastiques pour empêcher les hôpitaux d’être submergés.

Elle a dit que la possibilité de reconsidérer la façon dont nous autorisons les professionnels de la santé étrangers à travailler au Canada pourrait entrer en jeu, tout comme la recherche d’efficacité en utilisant les soins virtuels.

Port du masque recommandé

Mme Tam dit que les masques faciaux doivent être conservés comme première ligne de défense contre la COVID-19 même s’ils ne sont pas obligatoires.

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L’Alberta et la Saskatchewan ont levé les obligations de port du masque cette semaine, le Manitoba devant suivre au milieu du mois, l’Ontario possiblement à la fin du mois et le Québec à la mi-avril.

La Dre Tam examinera personnellement les taux d’infection locaux et le risque pour elle ou les membres de sa famille pour déterminer quand ou si elle cessera de porter un masque.

Les taux d’infection ont continué de baisser cette semaine, tout comme les hospitalisations et le nombre de personnes en soins intensifs.

Le nombre de patients hospitalisés atteints de la COVID-19 a culminé le 22 janvier à 11  022, dont 1  233 en soins intensifs. Au 28 février, il y avait 5  136 personnes hospitalisées et 570 en soins intensifs. C’est en baisse de plus de 15 % au cours de la seule semaine dernière.

Mme Tam a déclaré que les gens peuvent aider à éviter une autre vague grave en se faisant vacciner. Les données de l’Agence de la santé publique du Canada montrent que depuis que les vaccins sont disponibles au Canada, les personnes non vaccinées et partiellement vaccinées représentaient 58 % de tous les cas et 75 % de toutes les hospitalisations.