La mort d’un agent correctionnel de la prison de Saint-Jérôme des suites de la COVID-19 a secoué les centres de détention de la province, déjà durement éprouvés par la cinquième vague.

L’agent correctionnel, un homme dans la cinquantaine, a contracté la COVID-19 à la mi-janvier, avant d’être hospitalisé au début du mois de février. Il en est mort vendredi soir, a confirmé le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ-CSN), Mathieu Lavoie.

« Nous avons eu des agents qui ont été très malades [de la COVID-19], mais c’est le premier décès. C’est sûr que c’est une annonce qui vient toucher les collègues, qui est frustrante aussi. Le moral était déjà difficile », rapporte-t-il.

Le Québec a enregistré une baisse de 94 hospitalisations, samedi. La province a déploré 33 nouveaux décès.

« Pression énorme » dans les centres de détention

Dans les centres de détention, la situation reste critique. D’après le SAPSCQ-CSN, les deux tiers des établissements correctionnels sont actuellement aux prises avec une éclosion. C’est notamment le cas des prisons de Saint-Jérôme, d’Amos et de Québec.

Dans les autres vagues, les éclosions étaient concentrées dans certains établissements. On n’avait pas autant d’établissements en éclosion en même temps. La propagation est fulgurante. C’est la grosse différence [de cette vague].

Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ-CSN

Samedi, il a été impossible de joindre le ministère de la Sécurité publique, dont relèvent les établissements de détention de la province.

Le virus circule principalement dans la population carcérale. Près de 400 détenus sont actuellement infectés, rapporte le syndicat, qui observe un plateau du nombre de cas. Une cinquantaine d’agents correctionnels sont aussi absents en raison du virus, soutient Mathieu Lavoie.

« Ça a ajouté une pression énorme. Il y avait déjà des enjeux de personnel avant la pandémie », souligne le syndicat.

Afin de pallier le manque de personnel, les établissements ont recours au « temps supplémentaire obligatoire » (TSO), ce que décrie le syndicat. À la prison de Saint-Jérôme, le syndicat évoque même un « fléau du TSO ». « Il y a du TSO chaque jour dans certains établissements », déplore M. Lavoie.