(Montréal) La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a pressé mardi le gouvernement d’installer des échangeurs d’air dans toutes les classes où la ventilation est jugée inadéquate.

Alors que la vague Omicron balaie la province, « la qualité de l’air devrait être au cœur de la stratégie de lutte contre la COVID-19 dans les établissements scolaires », a plaidé la FAE dans un communiqué de presse.

La majorité des élèves du primaire et du secondaire devrait retourner suivre des cours en présentiel dès lundi prochain. Mais certains, dont ceux qui appartiennent à des classes spécialisées, sont retournés sur les bancs d’école dès le 3 janvier dernier. Souvent, ce sont des populations scolaires qui sont « lourdement handicapées et pour lesquelles le respect des règles liées, entre autres, au port du masque de procédure et à la distanciation physique est particulièrement difficile, voire impossible », a fait valoir le communiqué.

Seulement dans le Centre de services scolaires de Montréal, « depuis le 3 janvier, sur 24 classes, il y en a 16 qui ont fermé à cause de phénomènes d’éclosions », a affirmé le président de la FAE, Sylvain Mallette, en entrevue téléphonique. Bien que ce soit des milieux qui doivent composer avec des enjeux particuliers, ces chiffres présentent selon lui un avant-goût des problèmes que l’on pourrait retrouver dans de nombreuses classes.

« Les profs ont l’impression que toutes les mesures de sécurité ne sont pas au rendez-vous », a-t-il dit, demandant que les enseignants aient accès aux masques N95.

La question de la ventilation n’est pas nouvelle : en avril dernier, le gouvernement Legault avait dévoilé qu’à peine plus de la moitié des 15 000 classes testées avaient une aération jugée satisfaisante.

Environ 1000 autres classes avaient été retirées du calcul à cause de mesures fautives ou manquantes, après qu’une enquête de Radio-Canada a révélé que le protocole de test n’était pas suivi dans la majorité des cas étudiés, faussant les résultats. Cette enquête pousse la FAE à se méfier des données du ministère pour les 15 000 classes restantes.

Le gouvernement avait alors promis que des lecteurs de CO2, qui permettent d’évaluer la qualité de l’air, seraient installés dans toutes les classes avant la rentrée. Cette échéance avait ensuite été repoussée à l’automne, puis à la mi-décembre.

« Aujourd’hui, des milliers de profs et des centaines de milliers d’élèves québécois font les frais de la gestion erratique du gouvernement en matière d’aération et de ventilation », a dénoncé M. Mallette.

Le ministère de l’Éducation n’a pas immédiatement répondu aux questions de La Presse Canadienne.